Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a dénoncé jeudi la possible exclusion de l'éolien et du solaire de la proposition de loi sur le futur énergétique de la France examinée jusqu'à vendredi à l'Assemblée nationale.
"Les amendements adoptés jusqu'à présent pourraient exclure les filières solaire et éolienne (terrestre et en mer) de la future programmation énergétique du pays", s'alarme le SER dans un communiqué.
Ils prévoient que "les énergies décarbonées sont produites à partir d'installations nucléaires, hydraulique, marémotrices, géothermiques, aérothermiques, biomasse, osmotiques et cinétiques" mais ne citent pas l'éolien et le solaire, relève-t-il.
"Cette affirmation laisse de côté, dans un grand élan de négationnisme technologique, les deux filières renouvelables qui se développent le plus rapidement dans le reste du monde : le solaire et l'éolien", poursuit le SER pour qui "il est urgent de réintroduire ces filières stratégiques dans le texte de loi, sans quoi les conséquences énergétiques et sociales seront désastreuses".
"Dessiner l'avenir énergétique de la France en décidant, par pure convention politicienne, que le solaire et l'éolien devaient être exclus de l'équation est totalement irresponsable", dénonce Jules Nyssen, le président du SER.
"Notre secteur économique demande solennellement au gouvernement et au rapporteur (Antoine Armand, Renaissance, ndlr), qui sont les seuls acteurs capables de déposer encore des amendements à ce stade de l'examen du texte, de faire des propositions afin d'éviter une véritable aberration énergétique", ajoute-t-il.
Les députés ont entamé lundi l'examen de la proposition de loi du sénateur Daniel Gremillet (LR), déjà adoptée en première lecture au Sénat, qui devra inspirer le décret de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) fixant la feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035.
En préparation depuis plusieurs années, cette PPE doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050 mais suscite de fortes divisions sur le partage entre le nucléaire, pour lequel les députés ont approuvé mercredi une relance massive, et les renouvelables, auxquels est notamment opposé le Rassemblement national (RN).
Le SER regroupe plus de 500 adhérents représentant l'ensemble des filières énergies renouvelables, un secteur générant plus de 166.000 emplois, souligne l'organisation professionnelle.