A Rennes, les "gilets jaunes" en tête de cortège, les syndicats derrière

Plusieurs centaines de "gilets jaunes" déambulaient samedi sous la pluie dans les rues de Rennes, suivis d'une centaine de syndicalistes dont certains arboraient des drapeaux, a constaté l'AFP.

Après avoir formé une haie d'honneur place de la mairie, les "gilets jaunes" ont rejoint dans la matinée le cortège syndical CGT, FO, FSU devant la préfecture de Bretagne avant de marcher dans les rues de la ville, rejoints par d'autres "gilets jaunes" ainsi que des syndicalistes.

"On divague, on est des +gilets jaunes+, on n'est pas cadrés mais ça se passe bien", assure Benoît, barbu, la quarantaine. "Nous sommes passés à côté du cortège de la CGT, mais on ne fait pas partie de la CGT", tient-il toutefois à préciser. "Là, ils nous suivent, ils sont derrière nous, et nous on est devant. On est les +gilets jaunes+, à aucun moment il n'y a d'affiliation à un syndicat. S'ils veulent se mélanger à nous, ils tombent les drapeaux et mettent un gilet jaune", poursuit-il.

Côté CGT, on met en avant la proximité des revendications. "Nous avons joint à nos revendications initiales contre le chômage et la précarité des revendications de salaire, avec notamment le SMIC à 1800 euros", souligne Hervé Couvert, de la CGT Finances publiques. "Les +gilets jaunes+ sont l'expression légitime d'un grand mécontentement, de beaucoup de colère de la population qui en a marre d'être méprisée par un gouvernement complètement hors sol, qui souffre de l'absence de services publics", ajoute le représentant syndical.

Parti en fin de matinée, le cortège des "gilets jaunes" continuait à marcher en milieu d'après-midi, aux cris de "Macron démission". Dans le cortège, des retraités mais aussi des actifs venus défendre leur pouvoir d'achat. "Pour moi qui suis assistante maternelle, la précarité de l'emploi est à tout bout de champ", confie Valérie.

Eric, militant CGT est venu lui pour "éviter que le mouvement soit récupéré par l'extrême droite". Florence Defrance, également de la CGT, se dit elle enthousiaste à l'idée d'une "convergence des luttes" et considère le mouvement des "gilets jaunes" comme une "bonne initiative". "C'est une sacré expérience pour eux et nous. En manifestant parfois pour la première fois, ils apprennent beaucoup et nous on apprend qu'on peut s'organiser collectivement. Quand on est nombreux et organisés les puissants commencent à ne plus être aussi sûr d'eux, on prend conscience de notre force collective", assure-t-elle.