Remontées mécaniques à l'arrêt: l'aide de l'Etat débloquée

L'aide financière destinée à compenser l'arrêt de l'activité pour les exploitants de remontées mécaniques est désormais accessible, a annoncé jeudi le gouvernement, qui a obtenu l'accord nécessaire de la Commission européenne.

Cette subvention permettra "de préserver nos adhérents de la banqueroute", s'est félicité auprès de l'AFP Alexandre Maulin, président des Domaines skiables de France (DSF), qui représentent les sociétés de remontées mécaniques.

Entre 500 et 700 millions d'euros au total pourraient revenir aux exploitants, soit environ 200 structures publiques et privées, estime DSF.

Elles seront indemnisées à une hauteur maximum de 70% des charges fixes constatées sur la moyenne des années pré-Covid, soit un plafond d'aide de 49% du chiffre d'affaires "en incluant les missions de sécurisation des domaines skiables", précise le gouvernement dans son communiqué.

La publication du décret, ce jeudi, était "très attendue" depuis des mois, explique Alexandre Maulin, car "tout le monde arrivait à bout" financièrement: sans ski alpin, pas de forfaits vendus, et des recettes tombées à presque zéro.

Ce dispositif ad hoc avait été annoncé en décembre par le gouvernement à la suite de sa décision d'interdire l'ouverture des remontées mécaniques cette saison, mais il nécessitait la validation de la Commission européenne.

Bruxelles a été notifié par Bercy début janvier, mais n'a donné son accord qu'au 19 mars, selon DSF, en raison des spécificités du texte français, qui inclut les régies publiques dans la liste des bénéficiaires, habituellement limités aux acteurs privés.

"Nous avons la chance d'être indemnisés", poursuit Alexandre Maulin, "mais nous continuerons à défendre les hébergeurs, les commerçants, les fournisseurs, les communes support de stations, qui sont encore dans l'attente" d'aides, assure-t-il.

"On va pas se réjouir, mais on est soulagés", conclut le président de DSF.

La pandémie de Covid-19 et l'arrêt des remontées mécaniques ont provoqué l'effondrement du tourisme de montagne cet hiver en France, avec, selon le cabinet Protourisme, huit des onze milliards d'euros de retombées économiques annuelles pré-crise perdus.