Stéphane Travert s'est déclaré mardi "calme, déterminé et serein" à son poste de ministre de l'Agriculture, que certains écologistes souhaiteraient rattacher à l'Environnement à l'occasion du remaniement attendu.
"Je suis calme, déterminé et serein" a dit le ministre sur CNews, interrogé sur les grandes manoeuvres en cours pour la succession de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique.
"Je suis déterminé à continuer à conduire cette action, mais c'est une décision qui importe au président et au Premier ministre, c'est leur décision", a concédé M. Travert, alors que l'annonce du troisième remaniement depuis le début du quinquennat est attendue avant mardi soir.
"Ce n'est pas à moi que revient" la décision du profil et des compétences des différents ministères, a-t-il ajouté, face à l'éventualité de la création d'un grand ministère unique de la Terre, qui réunirait Environnement et Agriculture pour négocier une future Politique agricole commune (PAC) plus verte à Bruxelles.
"Ce qui m'importe, ce sont les objectifs de transformer notre agriculture et de l'emmener vers une situation plus durable", a-t-il dit en soulignant aussi le rôle économique essentiel de l'agriculture et de ses emplois.
Le 30 août, Pascal Canfin avait demandé au micro de France Inter un "big bang" gouvernemental à l'occasion du remaniement ministériel pour adapter l'administration au changement climatique.
M. Canfin avait notamment demandé "un copilotage strict de la réforme de la politique agricole commune (...) par les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement". Selon lui, Nicolas Hulot l'avait "presque" obtenu au moment de sa démission la semaine dernière.
"C'était en discussion avancée, ce serait excessif de dire qu'il l'avait obtenu mais c'est possible puisqu'il y était presque, cela doit être un point de départ pour le successeur quel qu'il soit" avait dit M. Canfin, pour qui le successeur de M. Hulot n'a aucune chance de réussir à faire avancer la lutte contre le changement climatique s'il ne pilote pas aussi les négociations de la future PAC.
Interrogé sur la possibilité de négocier à deux cette future politique agricole européenne, M. Travert a répondu que la "France n'a qu'une seule voix, mais que toutes les décisions sont interministérielles".
"Il n'y a qu'un pilote pour la PAC, c'est le ministère de l'Agriculture, c'est historique, pour autant les décisions sont prises de manière collégiale" a-t-il expliqué. A Bruxelles, "pour négocier il n'y a qu'une seule place au banc (...) un seul siège et une seule voix" a-t-il dit.
Interrogé sur le profil du futur ministre de l'Environnement, M. Travert a pour sa part estimé qu'il devra "appliquer la feuille de route du président de la République et en même temps travailler sur les questions économiques", car "l'environnement ne peut pas être détaché de l'économie".