Rejets toxiques: une association écologiste dénonce l'inaction de Sanofi et des autorités

L'association environnementale Sepanso a dénoncé mercredi l'inaction de Sanofi et des pouvoirs publics dans l'affaire des rejets toxiques de l'usine du groupe pharmaceutique à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), dont la production a été suspendue lundi.

"Il a fallu médiatiser l'affaire à l'échelon national pour que le dossier sorte", a déploré lors d'une conférence de presse à Pau Patrick Mauboules, membre de l'association locale Sepanso 64, qui a annoncé un dépôt de plainte prochain contre le groupe pharmaceutique avec l'association France nature environnement (FNE).

"Sanofi a fait fi d'un arrêté préfectoral de juin 2009 concernant des dépassements de rejets. Jusqu'en octobre 2017, aucun contrôle n'a été exercé sur le non respect des valeurs limites de rejets concernant les composés volatils que Sanofi rejette", a-t-il accusé.

Selon M. Mauboules, "en 2017, la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagemet et du logement) a demandé à Sanofi de vérifier deux de ses colonnes sur trois, il n'en aurait vérifié qu'une et les résultats n'auraient été transmis à la Dreal qu'en avril 2018" et "il aura fallu attendre le 10 juillet 2018 pour que le gouvernement suspende la production".

Pour lui, "l'exemple de Sanofi est significatif. Nous avons des industriels à qui on demande de s'auto-contrôler, c'est la loi. Mais c'est un problème : que s'est-il-passé à Sanofi entre 2009, date de parution du décret, et le contrôle de la Dreal en 2017 ? Y a-t-il eu d'autres dépassements ? Nous sommes dans un système qui marche sur la tête !".

Sanofi a annoncé lundi soir l'arrêt immédiat de la production de son usine chimique de Mourenx, qui produit l'antiépileptique Dépakine, après la révélation par France nature environnement d'émissions hors norme de rejets toxiques, "de 90.000 fois et 190.000 fois la norme" pour certains.

La Sepanso, elle, réclame une "étude indépendante, transparente", notamment sur "les effets reprotoxiques" de ces émissions.

Mercredi, une réunion plénière de la commission du suivi du site du bassin industriel de Lacq, prévue de longue date, devait se tenir à Mourenx, en présence du préfet des Pyrénées-Atlantiques. Une manifestation de riverains, syndicats et associations environnementales est annoncée.

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