Régionales en Paca: les programmes des principaux candidats

Face au bilan et à la continuité défendus par le président sortant Les Républicains Renaud Muselier, Thierry Mariani pour le Rassemblement national prône "un patriotisme économique régional" et Jean-Laurent Félizia (gauche) un projet écologique et social: tour d'horizon des programmes aux régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

ECONOMIE

Mettant en avant son bilan et l'obtention de cinq milliards de fonds européens pour la région Paca, Renaud Muselier (LR) entend poursuivre une politique de soutien aux entreprises avec un nouvel investissement de deux milliards d'euros pour créer 80.000 emplois dans des opérations d'intérêt régional. 50% de son budget économie ira vers des projets verts et un plan "zéro rideau fermé" entend lutter contre les fermetures de commerces en centre-ville.

Prônant "un patriotisme économique régional", son concurrent Thierry Mariani, soutenu par le RN, dit vouloir donner la "priorité aux entreprises locales" et favoriser une relocalisation industrielle. Il annonce un doublement du budget d'aide aux entreprises et la création d'un label "100% Paca".

L'écologiste Jean-Laurent Félizia, à la tête d'une liste d'union de la gauche sans les Insoumis, entend engager une région riche en ressources naturelles (soleil, vent, mer) dans la transition énergétique. Il espère créer plus de 100.000 emplois en soutenant les acteurs économiques privilégiant une économie durable et créatrice d'emplois.

Pour les transports, Thierry Mariani s'est dit favorable à l'ouverture à la concurrence de deux lignes TER, voulue par Renaud Muselier, mais Jean-Laurent Félizia s'y oppose, estimant qu'"il faut remettre le service public là où il doit être".

ENVIRONNEMENT

La défense de l'environnement est le fil rouge du programme de la liste de gauche-écologiste. Il prône une valorisation des espaces naturels, le développement d'un tourisme éco-responsable et d'une agriculture bio en circuit court, pour plus d'autonomie et de sécurité alimentaire.

En s'engageant sur la plantation de trois millions d'arbres, des ports plus propres et une "pêche durable", Renaud Muselier s'est également emparé de ce thème porteur, assurant vouloir faire de Paca "la première région verte de France", la première "neutre en carbone" avec "une autonomie dans la gestion des déchets en 2030".

Pour Thierry Mariani la priorité, c'est le cadre de vie des habitants. Favorable à l'hydrogène, il considère les éoliennes comme "une calamité" et dit préférer le solaire "visuellement et économiquement".

CULTURE

Gauche et droite se veulent à l'écoute du monde culturel, durement frappé par la crise du Covid. Quelque 70 dirigeants d'institutions renommées avaient co-signé en avril une tribune, initiée par la Région, pour réclamer le maintien d'une politique régionale offensive et dire leurs craintes d'une régression, en cas de victoire du RN. "La culture ne sera pas du tout menacée", leur a répondu Thierry Mariani s'engageant à "sanctuariser" le budget actuel de la région.

Pour la gauche, "la culture, levier d'émancipation", doit être une priorité. Parmi ses propositions figurent un plan pluriannuel de soutien aux associations culturelles et la mise en place d'un "Pass Culture-Sport" donnant aux jeunes un accès à une activité culturelle ou sportive de leur choix pour 10 euros l'année.

Également très offensif sur le sujet, Renaud Muselier propose d'accroitre de 10% le budget culture qui a déjà augmenté de 30% durant son mandat pour conforter la place de "capitale de la culture" d'une région réputée notamment pour ses grands festivals (théâtre à Avignon, photo à Arles, art lyrique à Aix...). Parmi ses mesures phares, l'instauration d'un billet découverte (pour une place achetée, une place sera offerte dans les festivals et salles de spectacle).

SECURITE

Si la sécurité n'entre pas directement dans les compétences des régions, tous les candidats évoquent le sujet.

Défendant une "région bouclier", Thierry Mariani, s'engage à multiplier par cinq (500 agents) les effectifs de la police régionale des transports et à créer 16 unités mobiles de sécurisation des lycées (160 agents).

Renaud Muselier consacre également un large chapitre à la question, mélangeant des mesures locales comme l'installation de bornes d'appel "urgence police" aux abords des lycées et nationales, comme... l'instauration d'une "peine de perpétuité incompressible pour les assassins des membres des forces de l'ordre".

Même la gauche n'élude pas le sujet évoquant la création de "médiateurs régionaux de la tranquillité publique", des "référents de quartier" ou un "soutien renforcé aux associations de victimes".