Régionales: des programmes RN sécuritaires, civilisationnels et anti-éoliens, selon la Fondation Jean-Jaurès

"Surenchère sécuritaire, phobie de l'énergie éolienne et combat identitaire" sont les trois éléments communs aux programmes des candidats du RN aux élections régionales, loin de la "normalisation" du parti, a relevé la Fondation Jean-Jaurès dans une note publiée mardi.

Alors que la sécurité n'est pas une compétence des régions, tous les candidats RN affichent leur intention de lutter contre la délinquance, en reliant leurs propositions aux transports et, dans une moindre mesure, aux lycées, qui eux sont gérés par la région, notent Jean-Yves Camus et Frédéric Potier, co-directeurs de l'observatoire des radicalités politiques (ORAP) à la Fondation Jean-Jaurès, et Victoria Géraut, membre de l'ORAP.

Plusieurs candidats promettent de créer une fonction de vice-président dédiée à cette question.

Le centre de réflexion pointe à cet égard "une contradiction" des candidats qui appellent "à la fois à la restauration d'un Etat régalien puissant et à l'exercice de cette compétence étatique par la collectivité régionale".

Quasi tous proposent un co-financement à destination des maires qui investiraient dans la sécurité, Julien Odoul en Bourgogne-Franche-Comté conditionnant cette aide à un "résultat". Hervé Juvin, en Pays-de-la-Loire, promet lui de financer la construction de deux maisons d'arrêt, compétence pourtant exclusivement étatique.

Ancien magistrat, ancien député UMP de Gironde, Jean-Paul Garraud propose en Occitanie "d'interdire l'usage des TER temporairement aux fraudeurs récidivistes", proposition "très probablement illégale car violant plusieurs dispositions constitutionnelles et européennes", tout comme celle de Laurent Jacobelli de supprimer les aides de la région "aux familles de délinquants".

La Fondation a aussi recensé plusieurs candidats qui promettaient un "moratoire" sur l'installation d'éoliennes, voire pour M. Odoul "un plan de démontage" de celles en activité. Pourtant la région "ne dispose d'aucun moyen pour empêcher l'installation d'éoliennes et encore moins pour les démonter", qui relève de la compétence du préfet, sauf pour des incitations financières, rappelle la note.

Pour ce qui est du "combat identitaire", M. Garraud envisage une charte réservant les subventions aux associations qui s'engagent "à ne pas aider l'immigration illégale, l'islamisme, les mouvements sectaires de toute nature ou des valeurs contraires aux moeurs nationales et aux lois de la République".

Aleksandar Nicolic en Centre-Val de Loire ne veut pas de financements "au profit d'associations ou d'acteurs véhiculant une idéologie tiers-mondiste, euromondialiste, sans-frontiériste, qui militent pour une déconstruction de l'État national, notamment par l'encouragement aux migrations".