Le Comité des Sages, chargé de veiller au déroulement apaisé du référendum en Nouvelle-Calédonie, met en garde "contre des signes manifestes de tensions", et invite tous les responsables à éviter toutes initiatives "précipitées et irréfléchies".
Ce comité des Sages, instance indépendante qui rassemble des personnalités reconnues et respectées de Nouvelle-Calédonie, a été voulu par l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, pour le premier référendum, le 4 novembre 2018, afin de veiller "à ce que les propos de la campagne référendaire ne viennent pas blesser la société calédonienne en violentant ses valeurs".
Mais "dans la perspective de la deuxième consultation", le 4 octobre prochain, "des signes manifestes de tensions à la fois politiques et économiques viennent perturber le climat de la campagne référendaire officielle qui s'ouvre", ajoute-t-il, sans fournir d'exemples précis.
"Cette nouvelle période historique comporte des risques dont chacun doit avoir conscience", alertent les Sages, qui "invitent instamment tous les responsables et les partis politiques, mais aussi tous les acteurs de la société civile, à veiller à ce que les propos de campagne ou des initiatives précipitées et irréfléchies" ne soient pas "susceptibles de créer un climat délétère avec des conséquences potentielles graves pour la paix qui a prévalu jusqu'à présent".
Il est "nécessaire d'avoir le souci constant du respect mutuel et de veiller à ce que les propos et débats restent fidèles à la parole donnée il y a 30 ans et soient à la hauteur de ce qui doit être transmis aux jeunes générations", insistent-ils.
Après plusieurs années de violences meurtrières entre indépendantistes kanak et loyalistes "caldoches", dont la tragédie de la grotte d'Ouvéa -21 morts- fut le point d'orgue en mai 1988, la Nouvelle-Calédonie a renoué avec la paix depuis les accords de Matignon (26 juin 1988) puis celui de Nouméa (5 mai 1998).
Dans le cadre de l'accord de Nouméa, un premier référendum a eu lieu le 4 novembre 2018 et a été remporté par les partisans de la France, avec 56,7% des suffrages. En cas de nouveau rejet de l'indépendance le 4 octobre prochain, un troisième scrutin référendaire est encore possible d'ici 2022.