Le sénateur LR Philippe Bas a vivement interpellé mercredi le Premier ministre Jean Castex, au lendemain de l'annonce de l'abandon du projet de référendum pour inscrire le climat dans la Constitution, contestant les accusations de "climato-scepticisme" adressées à la droite sénatoriale.
"Monsieur le Premier ministre, c'est vous et vous seul qui avait interrompu le processus constitutionnel. N'est pas climato-sceptique quiconque refuse de cautionner votre politique écologique. Vous n'avez pas le monopole de l'écologie", a déclaré M. Bas lors de la séance de questions d'actualité au gouvernement.
Jean Castex a annoncé mardi devant l'Assemblée nationale que l'exécutif, en désaccord avec le Sénat, mettait "un terme au processus de révision constitutionnelle" sur le climat, sur laquelle Emmanuel Macron souhaitait un référendum après avoir suivi les recommandations de la Convention citoyenne pour le climat.
Le Sénat "a affirmé librement ses propres convictions, différentes des vôtres et de celles de l'Assemblée, mais si vous reprochez au Sénat de ne pas avoir recopié le texte de l'Assemblée nationale, nous pourrions tout aussi bien vous reprocher de ne pas avoir repris notre propre texte", a affirmé Philippe Bas.
"C'était à vous, Premier ministre, de rechercher l'accord (entre les deux chambres du Parlement, ndlr), or non seulement vous ne l'avez pas fait, mais vous avez de surcroit laissé votre porte-parole nous insulter", a poursuivi le questeur, invitant le chef du gouvernement à "retirer les propos indignes" tenus en son nom.
Gabriel Attal avait mis en cause lundi sur France-Inter "une ligne climato-sceptique très forte" au sein des Républicains.
Jean Castex, ostensiblement plongé dans ses dossiers, a esquivé, laissant le garde des Sceaux répondre. "Le Sénat a fait le choix d'enterrer, je le crains, définitivement, le projet de loi constitutionnel relatif à la préservation de l'environnement", a affirmé Eric Dupond-Moretti.
"La différence, que vous le vouliez ou non, entre nos positions est ainsi désormais tout-à-fait claire. L'urgence climatique ne présente pas à vos yeux le même degré d'importance qu'aux nôtres", a-t-il ajouté.