Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a critiqué mercredi "le coup de com'" d'Emmanuel Macron autour du projet de révision constitutionnelle sur le climat, finalement abandonné la veille par l'exécutif faute d'accord entre Assemblée nationale et Sénat.
"Le scénario était écrit. Est-ce que vous pensez un seul instant qu'Emmanuel Macron voulait faire un référendum à quelques mois de la présidentielle, sachant qu'à un référendum souvent les Français répondent non pas à la question mais à celui qui pose la question ?", a demandé le sénateur sur Public Sénat.
"Ce n'est pas le Sénat qui a voulu faire un coup politique, c'est Emmanuel Macron qui a fait un coup de com' vis-à-vis de la Convention citoyenne qui l'a très mal noté vis-à-vis de ses actions pour le climat", a-t-il estimé.
Bruno Retailleau a reproché au chef de l'Etat d'avoir "bloqué sur le terme de +garantir+" qu'il souhaitait introduire dans la Constitution.
"Le Sénat heureusement a fait obstacle", car introduire dans l'article 1er de la loi fondamentale ce terme de "garantir" la préservation de l'environnement, "c'était inoculer dans la Constitution le virus de la décroissance pour nos entrepreneurs" et "accélérer l'appauvrissement de la France", c'est-à-dire mettre en oeuvre "une écologie autoritaire, punitive".
Qui plus est, "on aurait laissé le pouvoir aux juges" de trancher sur le respect de ce principe, a-t-il ajouté, en précisant qu'il aurait fallu selon lui écrire "agir, favorise ou préserve".
"On ne peut que regretter que le gouvernement instrumentalise à des fins politiciennes un sujet aussi important que la protection de notre environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. Privilégier la posture à l'action aura décidément été la marque de fabrique du quinquennat", avait-il écrit mercredi dans un communiqué.