La startup Battri inaugure vendredi dans le Pas-de-Calais sa première usine de traitement de batteries de voitures en fin de vie, qui produira de la "black-mass", une poudre de minéraux et métaux mélangés, premier maillon de circularité en vue d'un recyclage total.
Cette usine implantée à Saint-Laurent-Blangy, dans laquelle la banque publique d'investissement (BPI) a pris une participation, sera l'une des plus grandes en Europe à ce jour, avec une capacité de traitement initiale de 15.000 tonnes par an, pouvant aller jusqu'à 35.000 tonnes à terme, a indiqué à l'AFP son directeur général Maxime Trèves. Soit 80 à 100.000 batteries de voitures traitées en moyenne par an.
Une centaine d'emplois à terme doivent être créés sur le site, qui pour l'instant emploie une vingtaine de personnes.
Située dans la région des Hauts de France, qui accueille trois usines de batteries automobiles (ACC, AESC, Verkor), elle traitera surtout dans un premier temps les rebuts de production de ces nouvelles usines, ainsi que des batteries usagées.
"En phase de lancement, les usines de batteries produisent jusqu'à 80% de déchets", souligne M. Trèves. "Elles doivent roder chaque étape du processus de fabrication très long à mettre en place" pour équilibrer les anodes, les cathodes, les cellules. "Il y a beaucoup de rebuts", a-t-il dit.
"Nous allons nous concentrer sur le prétraitement des batteries, les collecter, les décharger, les démonter, les broyer et séparer les matières par procédé mécanique", a-t-il précisé.
Outre la blackmass composée de nickel, de cobalt, de lithium et de graphite -les métaux qui servent à conduire l'électricité à l'intérieur des batteries- l'usine recueillera aussi du cuivre, de l'aluminium, et des polymères.
L'énergie restante dans les batteries sera récupérée, ainsi que les solvants qui seront brûlés et transformés en énergie, ce qui, avec l'ajout de panneaux solaires, permettra de générer 50% des besoins en énergie du site.
"Notre modèle d'affaires est pour l'instant basé sur le prix de revente des matières" tant qu'il n'existe pas en France ou en Europe d'opérateurs pouvant fabriquer les anodes et cathodes des batteries automobiles avec les métaux recyclés, a-t-il ajouté. La startup vise donc des clients dans un premier temps "aux Etats-Unis ou en Corée".
Elle a levé 20 millions d'euros au total, dont 1 million d'euros venant de la BPI.
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