Sortir du nucléaire et Greenpeace ont annoncé mardi avoir déposé un recours devant le Conseil d'Etat réclamant l'annulation de la feuille de route énergétique de la France qui repousse la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité.
Le gouvernement a adopté en avril la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) à l'horizon 2028, qui grave dans le marbre sa volonté de développer les renouvelables et de réduire le nucléaire.
Dans ce domaine, l'objectif est de fermer 14 réacteurs d'ici 2035, dont les deux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) dont un a été arrêté en février et le second doit l'être le 30 juin.
La France cherche ainsi à réduire sa dépendance au nucléaire en ramenant sa part dans sa production d'électricité à 50% en 2035, contre plus de 70% aujourd'hui. Cet objectif était précédemment prévu pour 2025, mais jugé irréaliste par le gouvernement.
"Bien que ce texte consacre peu de pages au nucléaire, les orientations qu'il contient sont porteuses de conséquences lourdes", estiment dans un communiqué Sortir du nucléaire et Greenpeace France, dénonçant "la prolongation de la durée de fonctionnement de quasiment tous les réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans, voire au-delà de 50".
"Cette orientation irresponsable va à l'encontre de la prudence la plus élémentaire concernant la sûreté nucléaire", ajoutent les deux ONG, qui réclament l'annulation des décisions de prolongations des réacteurs concernés.
Elles demandent de manière générale l'annulation du décret sur la PPE.
"Nos associations s'opposent fermement à ces orientations énergétiques dangereuses et anachroniques", insistent-elles.
"Face à l'urgence climatique et à la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, la raison devrait imposer d'accélérer les efforts sur la sobriété, l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables, pas de maintenir en fonctionnement des installations vieillissantes dangereuses, coûteuses et peu résilientes".
L'adoption de la PPE étaient initialement attendue fin 2018, mais ce texte aux multiples implications avait pris beaucoup de retard.