Reconversion économique de Fessenheim: le gouvernement défend son action

Le gouvernement, accusé d'indifférence, a défendu vendredi son action pour la reconversion économique de Fessenheim, mais a reconnu que la crise sanitaire avait freiné certains dossiers, quelques jours avant l'arrêt définitif de la centrale alsacienne.

"Déjà 35 millions d'euros ont été mobilisés sur le territoire, donc ce qu'on peut lire ici ou là, que l'Etat serait indifférent, ce n'est pas vrai du tout", a-t-on affirmé au ministère de la Transition écologique et solidaire.

Sur ces 35 millions au titre de la revitalisation du territoire, 21 millions proviennent directement de l'Etat, le reste étant partagé entre la région, le département et l'intercommunalité.

Mais "la crise du Covid a été un frein sur l'ensemble des dossiers", le département du Haut-Rhin étant particulièrement touché par la pandémie, a-t-on reconnu dans l'entourage de la ministre Elisabeth Borne et de la secrétaire d'Etat Emmanuelle Wargon.

"Si peu de choses ont pu être accélérées ces derniers mois, les dynamiques sont bien enclenchées et sont poussées par les ministres", selon la même source.

Alors que la centrale doit cesser de fonctionner définitivement mardi, des élus locaux ont critiqué "l'indifférence de l'Etat" et le manque de perspectives concrètes pour compenser les emplois perdus.

"Après la fermeture, on se retrouve complètement à sec et très loin de tout projet de territoire", a par exemple déclaré le président (LR) de la région Grand Est, Jean Rottner.

Le gouvernement est de son côté revenu sur ses projets de développement en matière économique, écologique, de transports et d'innovation.

Il parie en particulier sur une zone d'activités baptisée EcoRhena. "On va organiser l'installation des premières entreprises dans les années à venir, on parle de fin 2021 courant 2022 pour ces implantations concrètes", indique-t-on au ministère.

Ce dernier a fait part de son "enthousiasme" après l'annonce d'un projet d'usine de biocombustible issu du bois qui pourrait créer entre 350 et 700 emplois.

Concernant le projet de "technocentre" d'EDF consacré au recyclage des déchets métalliques faiblement irradiés, il est toujours "en cours d'instruction".

Sur le plan social, "le reclassement des salariés d'EDF se passe bien": sur les 737 salariés, "plus de 60% des situations sont pleinement réglées", selon le ministère.

Parmi les 298 sous-traitants de la centrale, plus de 170 ont réalisé un entretien de reconversion et "une centaine" est inscrite dans des formations.

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