Réaménagement de l'aéroport de Nantes: abandon de l'appel d'offre par l'Etat

L'appel d'offre pour le réaménagement de l'aéroport de Nantes, décidé suite à l'abandon du projet Notre-Dame-des-Landes en 2018, a été annulé par l'Etat, selon un courrier du préfet de Loire-Atlantique, que s'est procuré vendredi l'AFP.

Une réunion se tiendra lundi dans la matinée à la préfecture à Nantes, en présence du ministre des Transports Clément Beaune, "suite à la décision du gouvernement de ne pas poursuivre l'actuelle procédure d'appel d'offre pour le renouvellement de la concession de l'aéroport de Nantes Atlantique et de partager les éléments de calendrier pour la relance d'un nouvel appel d'offre", selon ce courrier daté de vendredi.

L'information avait été dévoilée jeudi par Le Figaro.

L'aéroport est actuellement géré par un consortium mené par Vinci. Le géant du BTP français avait déposé une offre en juin dans le cadre d'un nouveau consortium avec le groupe de travaux publics ETPO, la Caisse des dépôts et la chambre de commerce et d'industrie Nantes Saint-Nazaire, selon Le Figaro. Ce consortium était seul en lice pour l'appel d'offre, indique le journal.

Le projet de réaménagement de l'aéroport prévoit notamment un rallongement de la piste de 400 mètres, une interdiction de vols entre minuit et 06H00 du matin ou encore la création d'une nouvelle gare permettant de desservir l'aéroport, sur la ligne existante Nantes-Sainte-Pazanne.

Un couvre-feu pour les vols commerciaux entre minuit et 06H00 a de fait été instauré en avril 2022, ainsi que l'interdiction de l'atterrissage et du décollage des avions les plus bruyants entre 22H00 et 06H00.

"Plus qu'un réaménagement, c'est une modernisation qui est nécessaire pour accueillir les aéronefs et les passagers dans des conditions décentes", ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, plaide auprès de l'AFP Jean-Claude Lemasson, maire de la commune de Saint-Aignan-de-Grand-Lieu située à côté de l'aéroport. Dans cette commune et les villes avoisinantes, des riverains de l'aéroport se plaignent des nuisances causées par le trafic.

L'élu espère que l'annulation de l'appel d'offre entraînera l'abandon de l'allongement de la piste.

"On n'est pas surpris et en même temps extrêmement déçus", a réagi pour sa part Mathias Crouzet, porte-parole de l'association Ailes pour l'Ouest, estimant que ce projet de réaménagement est "non seulement nécessaire, mais qu'il répondait aussi à des enjeux écologiques car il s'agissait de rénover une infrastructure âgée".

Le calendrier initial prévoyait l'entrée en vigueur du contrat avec le nouveau concessionnaire début 2023 et une déclaration d'utilité publique des travaux de réaménagement "autour de 2024", selon le site internet présentant le projet. Le coût était estimé en 2019 "autour de 450 millions d'euros hors taxe".

Le projet vise à répondre à l'augmentation prévue du trafic aérien, qui devrait atteindre 11,4 millions de passagers par an à l'horizon 2040, contre 6,2 millions en 2018.

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