Rassemblement à Paris pour demander le retrait de la loi Asile et immigration

Plus d'une centaine de personnes, intervenants en centre de rétention administrative (CRA) ou bénévoles auprès des migrants, se sont rassemblées mercredi matin à Paris pour demander le retrait de la loi "asile-immigration" examinée jusqu'à jeudi en commission parlementaire, a constaté l'AFP.

Devant une banderole rouge clamant "Collomb, on va te faire toute la misère du monde", des intervenants se sont succédé au micro pour demander "un retrait complet de ce texte qui va trop loin".

Ils se sont rassemblés sur la place Stalingrad, dans le nord-est de la capitale, à quelques mètres de l'un des trois campements de migrants encore présents à Paris.

"La mesure phare contre laquelle on est vent debout est l'allongement à 90 jours, voire 135, de la rétention administrative" des étrangers en attente de leur expulsion, a expliqué Marion Beaufils, intervenante pour l'association la Cimade au CRA du Mesnil-Amelot. Selon elle, "les 45 jours actuels sont déjà trop" parce qu'"inutiles" pour permettre les renvois.

"Ca détruit, la rétention. Ils vieillissent d'un coup. On ne les reconnaît pas quand on les revoit ensuite", a-t-elle ajouté.

"On est dans une logique de gestion, d'expulsion, comme si on était envahis. C'est d'une bêtise sans nom", a pour sa part déploré Hortense, bénévole auprès de sans-papiers, en redoutant que le but soit "de rendre invisibles ces gens dans l'opinion publique".

Venu apporter son témoignage après 40 jours au Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, Hassan, sorti vendredi, a raconté s'être retrouvé "mélangé avec des gens qui ont fait des délits". "Mais je n'ai rien fait. On me reproche juste de ne pas avoir de papiers", a ajouté le Tunisien, qui vit en France depuis 15 ans.

"Trois mois (en rétention), c'est quand on commet quelque chose. Ce n'est pas une loi, c'est une condamnation", a-t-il dit.

La Commission des lois de l'Assemblée va plancher sur le texte d'ici jeudi, avant son examen en séance à partir du 16 avril. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a entrouvert la porte mardi à un assouplissement des dispositions controversées du projet de loi sur la durée maximale de la rétention, en se disant "prêt à étudier" les propositions des députés.

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