Rapport RTE: Attal fustige les "idéologies" sur le nucléaire

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a fustigé mardi les "idéologies" sur le nucléaire, visant en particulier le candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot, au lendemain de la publication du rapport du gestionnaire du réseau électrique français RTE.

"On a entendu beaucoup d'idéologies", "dans un contexte de pré-présidentielle", a dénoncé M. Attal sur Europe 1, en se félicitant que le rapport sur l'avenir du réseau électrique "montre qu'arriver à la neutralité carbone en 2050, sortir du pétrole, c'est possible".

"Ceux qui expliquent qu'on peut se priver des énergies renouvelables, arrêter de construire des éoliennes, voire supprimer les éoliennes, tout comme ceux qui disent qu'on peut sortir brutalement du nucléaire, ils nous promettent une chose: c'est de nous éclairer à la bougie dans les 15 ans qui viennent", a-t-il raillé.

A six mois de la présidentielle, s'il a critiqué la droite, où il y a "encore une ligne climato-sceptique", il a surtout visé les écologistes qui, "quand ils ne sont pas d'accord avec des constats, y compris des constats formulés par des experts ou des scientifiques, expliquent que c'est faux, que c'est de la manipulation".

M. Attal a jugé "insultant(e)" la réaction de Yannick Jadot qui a dénoncé lundi à propos du rapport de RTE une "manipulation du gouvernement" et "une présentation partielle et donc partiale" du nucléaire en France, fondée "principalement sur une seule trajectoire d'évolution de la consommation électrique".

"On ne peut pas, quand on n'est pas content, parce que ça ne correspond pas à son dogme, jeter le travail qui a été fait par des experts et des responsables", a fait valoir M. Attal.

"C'est honteux" et "à la limite du complotisme", a insisté la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur France Inter.

Yannick Jadot, lui, persiste: "Il y a un scénario qui est très mal mis en valeur dans la communication du gouvernement et de RTE, c'est le scénario de sobriété" dans la consommation d'énergie, a-t-il jugé sur LCI.

Car "ce que veulent faire le président de la République et le gouvernement, qui sont obsédés par le nucléaire, c'est montrer qu'on ne peut pas agir sur la maîtrise des consommations pour pouvoir imposer l'idée de construire six EPR supplémentaires", a-t-il avancé, accusant le chef de l'Etat d'être "fasciné par les lobbies".

"Tenter de nous discréditer en parlant de complotisme est grave", a de son côté tweeté le député écologiste et ex-LREM Matthieu Orphelin, soutien de Yannick Jadot.

Gabriel Attal a confirmé qu'Emmanuel Macron "s'exprimera dans les prochaines semaines" pour expliquer "la stratégie retenue sur notre mix énergétique".

"On veut continuer à investir dans le nucléaire", a-t-il répété, notamment pour "développer" des petits réacteurs dits "SMR" ("Small modular reactors").

RTE a présenté lundi ses principales conclusions sur l'avenir du système à l'horizon 2050, prônant un essor indispensable des renouvelables mais soulignant aussi un avantage économique à construire de nouveaux réacteurs nucléaires.

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