Le préfet du Finistère Pascal Lelarge alerte sur la qualité de l'eau dans la rade de Brest, réceptacle des nombreuses contaminations venant de ses 2.800 km2 de bassin versant, dans un courrier diffusé mercredi par l'association Eau & Rivières de Bretagne.
"La rade de Brest, large baie protégée, drainant plus de 2.800 km2 de bassin versant, fait l'objet de toutes les attentions en matière de politique de qualité de l'eau depuis une vingtaine d'années", écrit Pascal Lelarge dans un courrier aux deux commissions locales de l'eau des Sage (Schéma d'aménagement et de gestion de l'eau) de l'Elorn et de l'Aulne, deux rivières qui se jettent dans la rade.
"Néanmoins, les résultats de la lutte contre les contaminations demeurent insuffisants ce qui pénalise l'économie maritime et littorale", poursuit-il.
Une analyse sur la qualité de l'eau dans la rade, jointe au courrier daté du 19 septembre, souligne "les nombreuses sources de contamination" provenant des territoires amont, citant les contaminations bactériologiques et parfois virales, les apports de substances dites émergentes (médicamenteuses, perturbateurs endocriniens...), les contaminants chimiques liés aux métaux lourds, aux pesticides ou autres produits phytosanitaires ou encore les apports en nitrate et phosphore.
"Les proliférations de phytoplancton, les mortalités récentes de coquillage... questionnent sur l'état de santé de la rade", indique la note.
"L'état des lieux établi par le préfet est sévère, tant sur les pollutions d'origine urbaine (une vingtaine de stations d'épuration déficientes, 9% des assainissements individuels non conformes) que sur les pollutions agricoles (8.000 tonnes d'azote sont déversées chaque années dans la rade)", note l'association Eau & Rivières de Bretagne dans un communiqué.
"L'État ne peut se contenter de demander aux acteurs des bassins versants de se mobiliser. Il doit aussi balayer devant sa porte", estime l'association, qui regrette notamment la délivrance en nombre de dérogations à la réglementation pour permettre l'épandage dans la bande normalement interdite des 500 mètres de zones conchylicoles.