Rare femme commandante d'un des bateaux chargés de sécuriser le Belem, porteur de la flamme olympique, à son arrivée à Marseille, Rachel Morel aura le coeur joyeux mais surtout l'oeil "vigilant" sur les mille bateaux qui escorteront le mythique trois-mâts pour ce "moment historique".
"Il y aura beaucoup de bateaux, donc il va falloir être vigilant partout, pour que tout se passe bien ! L'objectif c'est de préserver la flamme avant tout, et le Belem, et d'éviter tout accident" sur les flots, a expliqué à l'AFP cette passionnée de mer et de sport, lors de la dernière répétition en rade de Marseille.
Aux côtés d'une quarantaine de bateaux des autorités françaises, elle veillera sur la rade de Marseille mercredi. À 55 ans, cette commandante de la vedette DF30 des douanes avoue "un peu de stress" avant "un moment historique" qui devrait être regardé par un milliard de téléspectateurs et réunir 150.000 personnes sur le Vieux-Port.
Mais elle ressent aussi "de l'excitation": "C'est magnifique d'être là sur zone, mais aussi pour toute mon unité" basée à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), témoigne-t-elle, soulignant que plusieurs agents des douanes sont "des sportifs de haut niveau" qui participeront aux Jeux olympiques.
Et Rachel Morel est fière de représenter les femmes dans un milieu des commandants de navire "assez masculin": "On n'est pas très nombreuses, mais on est déjà deux en Méditerranée, ça se féminise de plus en plus et tant mieux, car on est là pour engendrer de nouvelles générations de jeunes femmes" dans ces métiers, estime-t-elle.
Celle qui n'est pas née dans une famille de marins mais qui toute petite aimait déjà les bateaux, participera au dispositif assurant la sécurité de la flamme et des plaisanciers avec des navires des marins-pompiers, de la gendarmerie maritime ou de la Marine nationale. Le tout sera coordonné depuis un poste de commandement par le préfet maritime de Méditerranée Gilles Boidevezi.
"Nous avons fait une répétition pour bien localiser nos zones de navigation, pour qu'on se familiarise avec les instruments numériques, que ce soit les radios portatives, les tablettes, les téléphones portables, qui vont nous permettre d'entrer en communication les uns les autres pour que tout soit bien coordonné", explique-t-elle.
"La flamme arrive d'Olympie (Grèce), elle arrive par la mer. Pour nous qui sommes marins, que l'on arrive dans un port par la mer, c'est d'autant plus beau. Le symbole est magique. Les Jeux, pour nous, vont commencer dès demain"