Quelque 2.600 "gilets jaunes", selon la préfecture, ont défilé samedi à Bordeaux malgré la pluie, une mobilisation qui reste conséquente mais qui est inférieure aux 4.500 manifestants comptabilisés samedi dernier.
Partis comme à leur habitude de la place de la Bourse, le long de la Garonne, ils ont déambulé dans le centre avant de finir à la place Pey Berland, longée par la cathédrale Saint-André et la mairie, protégée par deux blindés et d'importantes forces de l'ordre.
Comme les samedis précédents, cette place a été ensuite le théâtre de heurts, les forces de l'ordre faisant usage de canons à eaux et de gaz lacrymogènes tandis que les manifestants lançaient projectiles, pétards et engins d'artifice.
En fin d'après-midi, des "gilets jaunes" sont restés face à face avec les forces de l'ordre, après la dispersion de l'essentiel des manifestants.
Peu avant 20h00 le calme était rétabli dans la ville. Selon la préfecture, la manifestation s'est soldée par "15 interpellations qui ont donné lieu à 15 gardes à vue". La préfecture a par ailleurs fait état "de 10 blessés légers, dont 6 parmi les forces de l'ordre".
La semaine dernière, la manifestation s'était soldée par une trentaine de gardes à vue et une vingtaine de blessés.
Ce samedi, le cortège avait défilé en début d'après-midi dans le calme aux cris de "Macron démission" qui alternaient avec la Marseillaise, tandis que les banderoles demandaient le RIC (referendum d'initiative citoyenne). Celle de tête de cortège proclamait : "Unis, le changement est possible".
Confortés par leur nombre, les "gilets jaunes" bordelais voulaient croire que la moindre mobilisation au niveau national était temporaire. "C'est Noël, il y a peut-être des gens qui sont partis mais après Noël, ça va repartir, tant qu'on n'aura pas satisfaction", assurait Michèle, 50 ans, aide à domicile.
Les forces de l'ordre étaient copieusement sifflées, huées et insultées : "c'est grâce à nous que vous avez des augmentations bâtards !", lançait un "gilet jaune".
Parmi les manifestants, défilait Philippe Poutou, ancien candidat à la présidence et délégué CGT à Ford Blanquefort, usine promise à la fermeture. Il ne portait pas de gilet jaune.
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