Quelque 2.500 "gilets jaunes" ont défilé samedi après-midi à Bordeaux, selon la préfecture, lors d'une manifestation marquée en fin de cortège par des heurts entre des protestataires et les forces de l'ordre qui ont interpellé 25 personnes.
Les journalistes de l'AFP ont vu au moins deux manifestants blessés, l'un à la tête, l'autre à une cuisse, et emmenés par les pompiers. Les forces de l'ordre comptaient un blessé léger, selon la préfecture.
La mobilisation bordelaise des "gilets jaunes" était à peine inférieure à celle de la semaine dernière qui comptait 2.600 personnes, contre 4.500 la semaine encore précédente.
Parti comme à son habitude de la place de la Bourse, en bord de Garonne, pour ensuite se diriger vers le centre-ville, le cortège était précédé de quelque 50 motards "gilets jaunes".
Portant des banderoles "RIC" (Référendum d'initiative citoyenne) et des drapeaux français, les manifestants criaient "Macron Démission", lançaient des fumigènes ou des pétards.
Le cortège avait choisi d'éviter la place Pey-Berland, longée par la cathédrale Saint-André et la mairie, protégée par d'importantes forces de l'ordre, une place qui a toujours été le théâtre d'échauffourées lors des semaines précédentes.
Néanmoins, en fin d'après-midi et jusqu'en début de soirée, sur des artères voisines, des heurts ont opposé des manifestants, nombreux à être équipés de masques à gaz ou de chantiers, et les forces de l'ordre qui ont échangé projectiles divers, gaz lacrymogènes et balles de défense.
L'accès au marché de Noël a été un temps fermé par les agents de sécurité, les magasins ont fermé leurs portes pendant le passage du cortège et, selon la préfecture, des vitrines ont été dégradées.
Aux alentours de la place Tourny, des manifestants ont arraché des barrières et des séparateurs de voie en plastique autour d'un chantier pour ériger quelques barricades. Des poubelles ont été incendiées.
Les voitures tentaient de se frayer un passage alors que les manifestants, repoussés par les forces de l'ordre, se dispersaient.
Selon Sylvie, une femme portant un "gilet jaune" de 55 ans qui venait d'arrêter de manifester, "c'est n'importe quoi la police. Ils ont tiré où il y avait des enfants, des bébés, des handicapés, là où les gens faisaient leurs courses, juste parce qu'ils ne voulaient pas qu'on passe par là".
En début de manifestation, une certaine hostilité avait eu lieu à l'encontre de journalistes dont une de CNews, qui a été prise à partie par des "gilets jaunes" et une reporter de France Bleu Gironde qui a été "insultée, menacée (...) et poussée violemment", selon la radio locale.
Des échauffourées ont régulièrement éclaté en fin de cortège lors des manifestations précédentes à Bordeaux, à la tombée de la nuit.
Selon les réseaux sociaux, un rassemblement est prévu sur le pont d'Aquitaine, sans bloquer la rocade, le soir du 31 décembre.