Des microcapteurs mobiles au milieu du trafic et une enquête de perception auprès des Franciliens: la région Ile-de-France et Airparif ont annoncé jeudi une "expérimentation inédite" de la mesure de la qualité de l'air combinant ces deux facettes.
Airparif dispose de 70 stations de mesures réparties dans un périmètre de 100 km autour de Paris, utilisées pour élaborer les cartes quotidiennes de la qualité de l'air, mais si une dizaine de ces stations sont à proximité des voies de circulation, elles ne permettent pas une mesure précise de la pollution au sein même du trafic.
Pour affiner ces mesures, 500 micro-capteurs embarqués sont ainsi installés sur des véhicules du Groupe La Poste, voitures des facteurs mais aussi vélos des coursiers de la filiale Stuart, et 100 autres capteurs fixés sur des bâtiments de La Poste.
Déployés progressivement à partir de l'été dernier et pour une durée d'un an, ils doivent, sur un territoire couvrant 72% des communes d'Ile-de-France, mesurer cinq polluants: particules fines PM10 (inférieures ou égales à 10 microns), PM2,5, PM1, dioxyde d'azote et ammoniac.
"Les données produites toutes les 10 secondes seront traitées et analysées en vue de tester leur pertinence et la valeur ajoutée de leur intégration aux cartographies d'Airparif", a précisé l'organisme de mesure de la qualité de l'air dans un communiqué.
En parallèle, une enquête de perception "qui vise à recueillir le ressenti des Franciliens sur l'air qu'ils respirent" commence vendredi, via un site internet (https://votreperception-air2021.airparif.fr/) et via 1.100 citoyens volontaires qui seront interrogés par des facteurs.
"Avec ces flottes de véhicules qui sillonnent désormais l'Ile-de-France, nous allons avoir accès à une quantité d'informations inégalée en matière de qualité de l'air, et nous pourrons les croiser avec les ressentis des Franciliens. Cela renforcera l'adhésion à la transition écologique en Île-de-France", a estimé la présidente de la Région Valérie Pécresse.
Un troisième volet sera mis en place à partir de mars avec le lancement de l'application "Signal'Air" qui permettra aux habitants de signaler des "anomalies", comme des nuisances olfactives ou des panaches de fumée.
"A ma connaissance, c'est le seul projet qui croise ces deux innovations de mesures et de nouvelles technologies de l'information", a commenté Karine Léger, directrice générale d'Airparif.