"Puffs": premier feu vert des députés pour interdire les cigarettes électroniques jetables

Les députés ont fait un premier pas vers l'interdiction des "puffs" mardi soir, en adoptant en commission une proposition de loi transpartisane pour prohiber ces cigarettes électroniques jetables à destination des jeunes.

Porté par l'écologiste Francesca Pasquini et le macroniste Michel Lauzzana, le texte a fait l'unanimité en commission, avant son arrivée dans l'hémicycle de l'Assemblée lundi soir prochain, en première lecture. Il prendra ensuite la direction du Sénat, dans l'espoir d'acter l'interdiction des "puffs" d'ici la fin de l'été.

Francesca Pasquini s'alarme du "succès fulgurant" chez les adolescents de ces "cigarettes électroniques jetables", aux "arômes qui évoquent l'enfance, chocolat, fraise" et aux "couleurs flashy", qui "se confondent facilement dans une trousse avec des stabilos".

"Elles ne contiennent pas de tabac mais peuvent contenir de la nicotine", "substance vénéneuse" et "addictive", a dénoncé la députée des Hauts-de-Seine. Et c'est "une catastrophe pour l'environnement" car ces "puffs contiennent une petite batterie en lithium pas ou peu rechargeable et qui finit à la poubelle".

Lundi, l'élue écologiste avait convié à l'Assemblée une série d'acteurs associatifs dont Loïc Josseran, président de l'Alliance contre le tabac.

Les "puffs" sont une "épidémie pédiatrique", a lancé M. Josseran, évoquant de premiers utilisateurs dès "11 ou 12 ans", malgré l'interdiction de vente de ces produits aux mineurs.

"En mettant de la nicotine au contact des cerveaux, les industriels n'ont d'autre objectif que de fidéliser leurs consommateurs pour les 20 ou 30 prochaines années", a-t-il affirmé.

La proposition de loi est soutenue par le gouvernement: après le dépôt du texte en novembre 2022, la Première ministre Elisabeth Borne avait à son tour réclamé l'interdiction des "puffs" début septembre.

"Nous interdirons les puffs", une "aberration" pour la santé publique et l'environnement, a répété le ministre de la Santé Aurélien Rousseau mardi.

Côté calendrier, le gouvernement doit encore notifier à la Commission européenne sa volonté d'interdire les "puffs", une démarche que la Belgique a déjà engagée. La Commission a six mois pour répondre.

Le député Renaissance Michel Lauzzana a demandé en ce sens d'éviter d'élargir la proposition de loi pour ne pas contrevenir à la directive européenne de 2014 sur les "produits du tabac".

L'Allemagne et l'Irlande ont également amorcé l'interdiction des "puffs", arrivées en France fin 2021 et qui proposent un certain nombre de bouffées pour un taux de nicotine compris entre 0 et 20 mg/ml.