"Propre, silencieux, durable": Blue Spirit Aero a dévoilé officiellement mardi son petit avion à hydrogène Dragonfly, un appareil de quatre places destiné dans un premier temps aux écoles de pilotage et présenté sur l'aéroport du Mans en "première mondiale".
Lors d'une cérémonie devant des dizaines d'invités et journalistes, le Dragonfly et ses 12 moteurs électriques, chacun alimenté par une pile à combustible à hydrogène, a brièvement roulé sur le tarmac de l'aéroport, situé à quelques centaines de mètres du circuit des 24h du Mans.
Il s'est ensuite ravitaillé en quelques minutes à une station hydrogène mobile.
"C'est une première mondiale", s'est félicité Olivier Savin, fondateur de cette start-up créée en 2020 et implantée en région parisienne et à Toulouse. Dragonfly est "le premier avion à hydrogène dessiné à partir d'une feuille blanche", contrairement à la dizaine d'autres projets similaires menés dans le monde selon lui.
"Tous mes concurrents ont choisi par facilité de prendre un avion existant (...) et d'extirper la motorisation conventionnelle au profit d'une motorisation électrique et de la combustible hydrogène. Moi, j'ai la conviction que ça ne fonctionne pas", a-t-il expliqué à la presse.
Le premier vol d'essai du Dragonfly est prévu "dans les prochains mois" et la certification pourrait intervenir en 2027-2028, avec une commercialisation "dans la foulée", espère M. Savin. "On est encore à la recherche d'investisseurs", relève-t-il.
Le petit avion pourra parcourir 700 km à 230 km/h. Il sera capable de voler avec huit de ses moteurs en panne.
Blue Spirit Aero vise dans un premier temps le marché des écoles de formation de pilotes professionnels.
"On parle de 600.000 pilotes à former ces 20 prochaines années. Donc il y a une nécessité d'augmenter le volume d'avions disponibles pour les écoles et ces nouveaux avions se doivent d'être vertueux", estime M. Savin.
A plus long terme, la jeune entreprise envisage de s'attaquer au transport régional avec un avion de six places et 1.000 km d'autonomie, voire des avions de 14 places.
Dragonfly sera présenté au salon aérospatial du Bourget la semaine prochaine.
Le maire du Mans et président de l'agglomération, Stéphane Le Foll, s'est dit "fier" d'accueillir cet événement dans une ville qui se veut un pôle d'innovation, notamment dans le secteur de l'hydrogène.
"On est là non pas pour révolutionner la mobilité, mais pour la décarboner", a-t-il dit, saluant dans le projet Dragonfly une "innovation de rupture" nécessaire face au changement climatique.