Projet de recyclage de métaux à Fessenheim: EDF poursuit son projet

EDF a annoncé lundi, à l'issue d'un débat public qui s'était tenu pendant l'hiver 2024/25, sa décision de "poursuivre le projet de Technocentre à Fessenheim", soit la construction d'une usine de recyclage de métaux très faiblement radioactifs.

"EDF décide de poursuivre le développement de ce projet. Dans cette optique, EDF prépare les différents dossiers nécessaires à l'obtention des autorisations requises", indique l'énergéticien français dans un communiqué.

Cette décision n'est pas une surprise, EDF n'ayant jamais jusqu'ici remis en cause son projet d'un montant de 450 millions d'euros. Elle vient simplement conclure le débat public qui s'est déroulé du 10 octobre 2024 au 7 février 2025.

"Il n'est pas attendu règlementairement qu'on dise en quoi on va prendre en compte les remarques de la Commission nationale du débat public", a indiqué à l'AFP une source au sein d'EDF. "Ce qui est attendu à l'issue du débat public, c'est que le maître d'ouvrage se positionne en disant je continue ou pas, au vu de ce que j'ai entendu. C'est règlementaire", a-t-elle précisé.

Dans son communiqué, EDF indique retenir du débat "le soutien de nombreux acteurs", ajoutant que sur la plateforme ouverte à la participation "une large majorité des avis exprimés se positionne explicitement en faveur du projet".

Selon le bilan, plus nuancé, de la Commission nationale du débat public (CNDP), le débat a fait ressurgir "des rapports de force et des points de vue antinomiques relatifs à la production électrique nucléaire".

L'"absence" de certitude quant à des "risques de contamination" en cas de contact fréquent avec les métaux radioactifs recyclés a été "mentionnée par différents contributeurs comme une raison suffisante de ne pas permettre l'utilisation" des lingots d'acier susceptibles d'être fabriqués à Fessenheim, soulignait le bilan.

Pour se concrétiser, le projet devra faire l'objet d'un arrêté ministériel de dérogation au code de la santé publique et d'un arrêté préfectoral d'autorisation. Pour ce faire, une enquête publique doit avoir lieu en 2025-2026.

Une telle usine serait une première en France. En Europe, d'autres pays (Suède, Royaume-Uni, Espagne, Suisse) pratiquent déjà le recyclage des métaux très faiblement radioactifs.