Programmation énergétique: l'ancien ministre Lescure critique la méthode du gouvernement

Le député Renaissance et ancien ministre Roland Lescure a critiqué mercredi la méthode du gouvernement concernant les discussions autour du futur énergétique de la France, estimant que la solution trouvée d'avancer à la fois par une loi et un décret constituait "le pire des deux mondes".

Les députés débattent depuis lundi d'une proposition de loi du sénateur Daniel Gremillet (LR) qui entend définir le futur énergétique de la France à l'horizon 2035.

Mais le gouvernement, qui a mis ces discussions à l'ordre du jour à l'Assemblée sous la pression du Rassemblement national, a également fait savoir qu'il souhaitait publier un décret fixant cette trajectoire énergétique "avant la fin de l'été", soit avant la fin de la navette parlementaire.

"J'aime beaucoup Marc Ferracci et il m'a succédé avec talent à l'Industrie et l'Energie, mais là je ne suis pas d'accord avec lui, il faut choisir", a déclaré Roland Lescure lors d'une conférence de presse organisée par l'Association des journalistes parlementaires (AJP).

"Soit on passe par décret, soit on passe par la loi, mais on ne peut pas faire la moitié l'un et la moitié l'autre parce que là, c'est le pire des deux mondes", a-t-il asséné.

Lundi, le rapporteur du texte et ancien ministre de l'Economie Antoine Armand, également Renaissance, avait lui aussi critiqué la démarche du gouvernement, suggérant à l'exécutif de "surseoir de quelques semaines encore à l'adoption d'un décret".

M. Ferracci fait lui valoir que le décret est très attendu pour lancer des appels d'offre.

Commentant le vote la veille du projet de loi de simplification de la vie économique, M. Lescure a estimé que là aussi il y avait "peut-être" un problème de "méthode", le texte ayant été "discuté deux jours par ci, un jour par là, par trois ministres différents".

Le texte voté par l'Assemblée abroge les zones à faibles émissions (ZFE) contre la pollution de l'air, et alors que le chef du parti Renaissance Gabriel Attal avait appelé à le rejeter, quatorze députés du groupe se sont abstenus, et huit ont voté pour.

"Ca fait beaucoup. Il faut qu'on travaille ça", a concédé M. Lescure, en soulignant que le parcours législatif du texte n'était pas fini, avec désormais un accord sénateurs-députés à trouver en commission mixte paritaire.

Les participants à cette CMP "décideront s'ils souhaitent avoir une majorité plutôt de centre droit au centre gauche, ou plutôt de l'extrême droite à la droite", a-t-il relevé. C'est cette dernière option "qu'on a eu hier, avec un résultat que moi je regrette", a-t-il dit.