Le député Insoumis François Ruffin a dénoncé mercredi la "complicité de l'État" dans la "prédation de la Nation" par de grands groupes comme TotalEnergies qui a annoncé des bénéfices records, estimant que cela "résonne avec les conflits des retraites".
"L'État normalement, il a pour responsabilité de venir rééquilibrer les plateaux de la balance, de venir en faveur des faibles et venir un peu taxer les forts", a déclaré le député sur franceinfo. Or "plus on est petit, plus on est taxé gros, plus on est gros, plus on est taxé petit".
"Ca fait trois ans qu'on demande aux Français de se rationner et on a Total et compagnie qui se gavent, et Bruno Le Maire (le ministre de l'Economie, ndlr), est-ce qu'il bouge le petit doigt?", a poursuivi M. Ruffin, regrettant "ce sentiment d'injustice qui blesse aujourd'hui le coeur des Français".
"Nous, on travaille, nous, on paye nos impôts et on a du mal à en vivre et pendant ce temps-là, il y a les gros là-haut qui y échappent et qui bénéficient d'une complicité".
Des déclarations qui ont fait réagir le président LR du Sénat Gérard Larcher, sur France Inter : "Ce n'est pas du gavage. C'est une entreprise française qui réussit", a déclaré le président du Sénat.
L'élu de droite a tout de même concédé le besoin d'une "réflexion sur le partage de la valeur", rappelant la nécessité, selon lui, d'avancer "dans la participation des salariés à la vie de leur entreprise".
A l'extrême droite, Jordan Bardella s'est exprimé sur Sud Radio en faveur d'une taxation des superprofits : "Je sais qu'il y a déjà beaucoup de taxes dans notre pays (...) mais les gens ont le sentiment qu'il y a une injuste répartition des prélèvements obligatoires".
M. Ruffin a réclamé "une police économique pour protéger les Français", installée "au sommet de l'État", afin que "ça ne soit pas les seigneurs qui accumule les fortunes et ne payent pas d'impôts dessus". "Qu'est-ce qui se passe à la place? C'est comme si à la tête de la police, on avait placé Al Capone!".
Le groupe français TotalEnergies a annoncé mercredi un bénéfice net dopé par le gaz et les cours du pétrole, de 20,5 milliards de dollars (19 milliards d'euros) pour l'année 2022, soit le plus important jamais enregistré par la major française et l'un des meilleurs de l'histoire du CAC40.
lum/sde/bow/hrc/hr/de