Professionnels du ski et élus réclament dans une tribune l'ouverture des stations de ski

"Oui, Monsieur le Président, il FAUT ouvrir les stations à Noël" : les professionnels du ski et les élus de montagne ont lancé jeudi un appel pressant dans une tribune commune, avant la présentation par le Premier ministre des détails des mesures annoncées mardi.

Alors qu'Emmanuel Macron a jugé mardi a priori "impossible" une ouverture des stations pour la fin d'année, ces acteurs ne voient "aucune raison crédible à ne pas ouvrir" dès les vacances de Noël, écrivent-ils dans ce document, dont l'AFP a eu copie.

Le texte est signé par une cinquantaine d'élus, députés, présidents de région, comme Jeanine Dubié, députée des Hautes-Pyrénées et présidente de l'ANEM (Association Nationale des Elus de la Montagne), et par une quinzaine d'organismes et entreprises comme les Domaines skiables de France (DSF), Compagnie des Alpes, Club Méditerranée ou Pierre et Vacances.

"Toutes les parties prenantes se sont préparées à l'ouverture, les stations sont prêtes et les équipes sont embauchées. Les professionnels ont tenu le plus grand compte de la crise sanitaire que nous traversons, d'abord par civisme mais aussi parce que c'est leur intérêt bien compris d'offrir aux visiteurs un environnement qui les rassure", assurent-ils dans cette tribune placée sous le hashtag #CET HIVER, JE SKIE !

Ils affirment comprendre "qu'eu égard au contexte, des décisions d'ouverture ne puissent pas encore être prises et à cet égard l'évolution des prochaines semaines sera décisive, il ne faut pas se précipiter. Une décision mi-décembre permettrait encore de démarrer la saison dans de bonnes conditions".

Après avoir été reçus lundi par le Premier Ministre qui a indiqué qu'aucune décision ne serait prise avant au moins 5 ou 10 jours, ils disent ne pas comprendre les annonces du lendemain.

"S'agissant du risque de saturation supplémentaire des hôpitaux susceptible d'être généré par les accidents de ski, il doit faire l'objet d'une attention prioritaire", mais "la très grande majorité des blessés sont traités en ambulatoire" et "il est extrêmement rare que les services de réanimation soient sollicités".

Selon eux, il y a "un enjeu économique et social majeur pour une filière qui représente plus de 11 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel, 2 milliards d'euros d'exportations" et qui "fait vivre un tissu d'entreprises locales, qui emploie plus de 120.000 personnes dans des territoires dont l'économie locale repose souvent pour l'essentiel sur ce secteur".

"Les vacances de Noël représentent entre 20% et 25% des recettes", au terme d'une année 2020 qui devrait être marquée par "une chute de 30% au moins de la fréquentation, en raison notamment du recul de la clientèle étrangère".

Outre "des protocoles sanitaires complets et inédits", ils comptent parallèlement "se doter d'une capacité importante de tests".

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