Prix du gaz : Castex promet d'agir si besoin sur le "levier fiscal" au printemps 2022

Le Premier ministre, Jean Castex, a promis mardi "d'agir sur le levier fiscal en cas de nécessité", si "les cours internationaux du gaz ne rebaissent pas au printemps" 2022, un "bouclier tarifaire" étant déjà prévu jusqu'en avril.

Interrogé lors des questions au gouvernement par la cheffe des députés PS Valérie Rabault, M. Castex a indiqué qu'un amendement serait déposé au projet de budget 2022 afin "d'abaisser les taxes spécifiques qui pèsent sur le prix du gaz" dans l'hypothèse où "les prix du gaz ne baisseraient pas à la hauteur de ce qu'ils augmentent aujourd'hui".

"Ce qui importe pour les usagers, c'est que leur facture n'augmente plus", a insisté le Premier ministre, en assurant "protéger le pouvoir d'achat" des Français.

Jean Castex avait annoncé jeudi "un bouclier tarifaire" avec le blocage du tarif réglementé du gaz jusqu'en avril et la limitation de la hausse de l'électricité, répondant comme dans d'autres pays européens à la flambée des prix de l'énergie.

D'ici à avril, par ce système de lissage des prix, les distributeurs devront vendre le gaz aux consommateurs moins cher que les cours du marché. Puis à compter du printemps, il reviendrait aux consommateurs de payer un peu plus cher le gaz que les cours du marché, afin que les sommes payées en plus pendant l'hiver par les opérateurs soient récupérées.

Les oppositions de tous bords avaient reproché au gouvernement des "mesures électoralistes" jusqu'à la présidentielle, l'accusant de "charlatanerie" par ce lissage des prix. Plusieurs responsables politiques avaient appelé à une baisse de la TVA sur le gaz et l'électricité.

Avec l'amendement évoqué mardi, le gouvernement tente de répondre aux critiques, en se laissant la possibilité "d'agir sur le levier fiscal" si besoin après avril.

Au-delà de l'enjeu social, l'exécutif cherche à désamorcer les risques d'un mouvement de protestation rappelant les "gilets jaunes" de 2018.

Or, Emmanuel Macron compte faire en partie campagne, s'il se représente, en se présentant comme le défenseur du pouvoir d'achat des Français qui, malgré la crise, a été globalement préservé en 2020 (+0,4% selon l'Insee).

Intervenant après une chute en 2020 liée à la récession provoquée par la pandémie, le bond actuel des tarifs touche tous les pays européens et s'explique par la très forte reprise économique, combinée à des stocks bas de gaz et des livraisons jugées insuffisantes, notamment de la part de la Russie.

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.