L'agriculture, très consommatrice d'eau, n'aura pas à baisser ses prélèvements pour irriguer les cultures, a affirmé le ministre de l'Agriculture jeudi devant le syndicat majoritaire FNSEA à Angers, au moment où Emmanuel Macron présentait le plan eau dans les Alpes.
"Je suis heureux de l'arbitrage qu'on a, qui est un arbitrage de dire +stabilisation des prélèvements+, donc on ne redemande pas un effort supplémentaire" aux agriculteurs, a déclaré M. Fesneau au dernier jour du congrès de la fédération agricole majoritaire.
Avec le changement climatique, "sans doute on aura besoin de plus de surfaces à irriguer" donc, à prélèvements constants, il faudra consommer moins d'eau à l'hectare, a-t-il brièvement esquissé, mentionnant une forme de "sobriété à l'hectare".
Au même moment, le chef d'Etat, qui redoute des "situations de grand stress à l'été prochain" dans certaines communes, annonçait qu'"un plan de sobriété sur l'eau" serait demandé "à chaque secteur" d'"ici à l'été", lors de la présentation dans les Hautes-Alpes de sa stratégie de gestion de l'eau.
Citant "l'énergie, l'industrie, le tourisme, les loisirs, l'agriculture", M. Macron a appelé à la responsabilisation de chacun.
Selon les déclarations du ministre, l'agriculture est affranchie d'un objectif de baisse des prélèvements.
"Pour l'agriculture, c'est pas comme ça qu'on a posé les choses", a-t-il dit. "On doit faire plus d'irrigation avec la même quantité d'eau que nous utilisons aujourd'hui", a parallèlement expliqué pour sa part le président.
L'agriculture est la première activité consommatrice d'eau en France avec 58% du total, devant l'eau potable (26%), le refroidissement des centrales nucléaires (12%) et les usages industriels (4%).
Selon un récent rapport sénatorial, "environ 20% des exploitations agricoles sont équipées d'un système d'irrigation (soit environ 75.000 irrigants)" et "60% des surfaces irriguées concernent des productions de maïs".