Pour son budget participatif, la mairie de Paris teste le jugement majoritaire

"J'adore", "j'aime", "pourquoi pas", "pas convaincu": pour la levée 2021 de son budget participatif, ouvert aux votes de jeudi au 28 septembre, la mairie de Paris teste le jugement majoritaire qui permet de nuancer les avis.

Cette méthode permet de mesurer "plus finement l'acceptabilité, voire le rejet" des projets et permettra donc aux Parisiens de "nuancer leur avis", avance à l'AFP Anouch Toranian, adjointe de la maire PS Anne Hidalgo chargée de la participation citoyenne.

"C'est aussi une méthode plus intuitive et plus accessible au plus grand nombre", ajoute Mme Toranian.

Inventée par les chercheurs Michel Balinski et Rida Laraki, développée par l'association Mieux voter, le jugement majoritaire avait été testé en 2020 lors de la consultation en ligne sur les 149 propositions de la Convention citoyenne sur le climat.

Depuis 2014, la capitale consacre 5% de son budget d'investissement annuel, soit 100 millions d'euros, à cet outil qui permet de financer des projets proposés par les Parisiens mais accumulait les critiques sur l'utilité des propositions retenues ou la lenteur de leur mise en oeuvre.

Dans sa nouvelle version, le budget participatif ne verra plus que 60 projets d'arrondissement retenus, plus deux projets pour tout Paris, avec un budget maximum de 2 millions d'euros chacun. "Qualitatif", ce resserrement "répond à une volonté de délivrer plus rapidement les projets", estime Anouch Toranian.

En février lors de l'adoption de la réforme, l'opposition LR avait dénoncé des projets votés restés lettre morte, "enkystés dans les méandres de l'administration" et nourrissant la "frustration des riverains qui s'étaient prêtés au jeu".

Depuis 2014, "ce sont quasiment 3.000 projets qui ont été réalisés", dont "près de 500 cette année", répond Anouch Toranian.

Les années précédentes, les Parisiens pouvaient élire quatre projets. Ils peuvent désormais se prononcer sur l'ensemble des projets de l'arrondissement de leur choix, et pas forcément leur arrondissement de résidence.

Parmi les projets proposés, la restauration de l'église Notre-Dame-des-champs (VIe), "la pose d'une plaque rue Ronsard avec un de ses poèmes" ou une serre collaborative (XVIIIe).