Afin d'adapter la ville au réchauffement climatique, Rennes a annoncé vendredi le lancement début septembre d'un important chantier visant à supprimer une gigantesque dalle de béton recouvrant le fleuve Vilaine et servant de parking en plein centre ville.
Ce chantier, d'un budget de 29 millions d'euros porté par la ville et la métropole et qui doit durer jusqu'à l'été 2028, doit corriger "une anomalie dans l'histoire de la ville", a déclaré Nathalie Appéré maire PS de Rennes lors d'une conférence de presse présentant le chantier. La Vilaine sera ainsi découverte sur près de 270 m de long.
Réalisé en 1963, à l'époque de la voiture triomphante et pour répondre aux besoins de stationnement dans l'hyper centre, le parking recouvre près de 6.600 m2 du fleuve.
"L'objectif est de redécouvrir la Vilaine, de retrouver le fleuve" avec "des enjeux majeurs de durabilité, de qualité de vie, mais aussi de santé publique", a ajouté la maire, évoquant la multiplication des vagues de chaleur.
Selon Marc Hervé, maire-adjoint délégué à l'urbanisme, ce chantier vise ainsi à "répondre à ce qu'est une attente légitime d'un droit à la fraîcheur pour les habitants et de pouvoir avoir un processus d'adaptation à des changements climatiques qui sont déjà là et qui, malheureusement, risquent de s'amplifier".
Lors du mandat 2020-2026, 30.000 arbres auront été plantés à Rennes, dont le centre-ville XVIIIe minéral donnait peu de place à la verdure. Aussi, près de 200 arbres doivent être plantés le long des quais de la Vilaine dans le cadre de cette opération et 5.000 m2 de surfaces seront végétalisées.
Plusieurs villes ont effectué des travaux pour réhabiliter leur fleuve, notamment Séoul (Corée du Sud), Utrecht (Pays-Bas) ou encore Quimper (Finistère). Morlaix (Finistère) doit aussi rouvrir sa rivière en partie enterrée.
En outre, la dalle donne des signes de vétusté et est dimensionnée pour le gabarit des voitures datant des années 1960, beaucoup moins lourdes que celles d'aujourd'hui, posant ainsi des problèmes de charge.
Interrogée sur les conséquences de la suppression du parking (270 places) pour les commerçants et les riverains, Mme Appéré a indiqué que l'offre de stationnement était suffisante et que "les parkings ne sont en réalité jamais saturés".