Pour les associations, "c'est le moment de rebondir"

L'heure est à la remobilisation pour le monde associatif, qui entend faire revenir bénévoles et adhérents, après des mois de moral en berne à cause de la crise sanitaire.

En pleine période des forums des associations, une campagne nationale soutenue par le gouvernement vient d'être lancée par le Mouvement associatif et l'organisation professionnelle Hexopée.

Parallèlement, dans une tribune au JDD de dimanche, les secrétaires d'Etat Olivia Grégoire (Economie sociale, solidaire et responsable) et Sarah El Haïry (Jeunesse et Engagement) ont appelé les Français à se réinscrire dans les associations.

Un site internet (https://www.assojadorejadhere.fr/) permet de trouver une association proche de chez soi.

Il s'agit de "donner de la visibilité à cet enjeu du retour vers les associations après cette période de crise", explique Frédérique Pfrunder, déléguée générale du Mouvement associatif, qui représente 700.000 associations (la moitié du total en France).

"Pour les associations c'est le moment de rebondir", insiste Jacques Malet, président de Recherches et Solidarités, un réseau d'universitaires et d'experts qui sonde le monde associatif.

Selon lui, "les associations ont passé cette tempête de manière surprenante. Les responsables ont bien géré leurs affaires avec moins de recettes mais aussi moins de dépenses". Un autre point positif, grâce à cette bonne gestion et aussi aux aides publiques: "le secteur associatif a maintenu ses emplois" dans les 170.000 associations qui ont des salariés (1,8 million de personnes concernées).

Jacques Malet souligne également les progrès réalisés en matière de bénévolat à distance ou "télébénévolat" pour tout ce qui concerne les fonctions supports (suivi financier, juridique...). Mais il s'agit désormais de "relancer les adhésions et de retrouver les bénévoles" sur le terrain.

- "Enjeu de modernisation" -

"Il faut faire revenir les anciens bénévoles et intégrer les nouveaux", souligne Brigitte Duault, directrice générale de France Bénévolat. Les premiers, souvent âgés, ont été contraints de rester chez eux pendant la crise sanitaire. Les seconds, plus jeunes, sont plus aguerris avec les nouveaux outils de communication.

"On a un enjeu de modernisation" de l'image et des outils, reconnaît Mickaël Huet, directeur de la vie associative et de l'engagement à la Ligue de l'enseignement.

Fédérant de nombreuses associations locales familiales, d'éducation populaire et de protection du consommateur, Familles rurales se fixe pour priorité de répondre à leurs besoins de solvabilité: "On est en train de constituer un fonds de soutien au niveau national" pour atténuer les effets de la perte d'adhérents, explique Vincent Clivio, directeur du développement et de la vie associative. Il s'agit aussi de "mettre en place des événements dès que possible pour montrer une forme de résilience".

Dans le domaine du sport, le président de la Fédération française de badminton, Yohan Penel, fait état d'un "diagnostic territorial auprès de nos 1.900 clubs" qui met en exergue "pas tant les difficultés financières que le moral des bénévoles, mauvais voire très mauvais".

"Notre rôle est de remobiliser", insiste M. Penel, à travers une grande campagne de communication centrée sur la notion de plaisir (la grande majorité des adhérents pratique le badminton en loisir). Il juge essentiel aussi "d'arrêter de présenter le bénévolat comme chronophage et énergivore et de mettre en avant son côté bénéfique", en termes d'acquisition de compétences et d'épanouissement.