La tête de liste EELV aux élections européennes Yannick Jadot a regretté vendredi que les trois sessions d'échanges entre Emmanuel Macron, des maires et des citoyens aient pour l'instant "zappé l'écologie", qui aurait pourtant besoin de "moments d'intelligence collective".
Interrogé sur Radio Classique sur le fait que l'écologie n'ait été abordée qu'au bout de deux heures dans le débat entre le chef de l'Etat et des citoyens à Bourg-de-Péage jeudi, M. Jadot a dénoncé un "gouvernement (qui) peut choisir de zapper l'écologie comme la plupart des multinationales veulent zapper l'écologie (...), le dérèglement climatique, les questions de santé, les questions de l'alimentation, les questions de la mobilité, on ne va pas pouvoir les zapper".
Pendant 03H15 jeudi, le chef de l'État, debout, micro en main, a répondu à de nombreuses questions dans un débat citoyen avec quelque 250 personnes réunies à la Maison des associations de Bourg-de-Péage (Drôme).
Yannick Jadot s'est en particulier indigné d'une réponse d'Emmanuel Macron sur le glyphosate, dans laquelle il a déclaré: "Est-ce qu'on peut dire, il n'y aura plus de glyphosate dans trois ans? Impossible, si je vous disais ça c'est simple je tue complètement certaines filières".
"Lamentable!", a réagi le député européen sortant, soulignant qu'"il y a des milliers et des milliers de paysans dans notre pays qui n'utilisent pas le glyphosate. Il y a 10 ou 15 ans, la plupart de nos agriculteurs n'utilisaient pas de Roundup", produit commercialisé par Monsanto contenant du glyphosate.
M. Jadot pense pourtant que le grand débat pourrait être "un grand moment d'intelligence collective", comme "quand les écologistes proposent des contrats territoriaux de transition écologique (rassemblant) les entreprises, les salariés, les collectivités et les élus locaux, l'État, l'Europe, les associations pour se dire: +Ce territoire qu'est-ce qu'on va en faire dans les 10 ou 20 prochaines années, comment, avec l'investissement européen, on organise cette transition (...) pour qu'il n'y ait pas un seul salarié au bord de la route+?"