Pour Cormand (EELV) "l'arbre" Rugy ne doit pas cacher "la forêt" LREM

"Il ne faut pas que l'arbre de Rugy cache la forêt La République en Marche", a estimé vendredi le secrétaire national d'EELV David Cormand, jugeant que l'affaire qui éclabousse le ministre de l'Ecologie était à l'image d'un pouvoir "à côté de la plaque".

"Il faut faire attention (...) à ne pas se centrer sur le cas de Rugy, le cas personnel", a déclaré sur RFI le député européen, pour qui ces évènements "font système" avec un pouvoir qui reproduit parfois "en pire" les travers de "l'ancien monde", et qui sur le plan social "est un petit peu à côté de la plaque par rapport aux réponses qu'il faudrait apporter".

Les photos des agapes de M. de Rugy et de ses invités choquent parce qu'elles contrastent "avec une situation sociale extrêmement dure, difficile et une attitude du pouvoir en place par rapport à ces mouvements sociaux qui est extrêmement brutale", a-t-il expliqué.

Pour M. Cormand, les dîners fastueux reprochés à l'ancien député EELV, "ça ne ressemble pas au François de Rugy qu'on fréquentait quand il était il y a plus de cinq ans maintenant chez les Verts, c'est quelqu'un qui a un caractère plutôt réservé, sobre, voire austère, qui ne boit pas spécialement du vin".

In fine, "il y a deux grands perdants dans cette affaire, l'image de la démocratie et l'écologie", a regretté le patron des Verts.

"François de Rugy qui n'était pas un ministre de l'Ecologie avec un poids politique considérable", est "encore plus affaibli".

Le député LFI Eric Coquerel a lui aussi estimé que l'affaire "dépasse la personnalité de François de Rugy".

"Ce qui n'est plus supportable dans cette affaire, c'est que d'un côté on a un gouvernement qui impose l'austérité, qui gèle le point d'indice des fonctionnaires", et "de l'autre côté qui continue d'avoir un train de vie à bien des aspects insupportables, voilà ce qui ne va pas et qui provoque une colère légitime", a-t-il martelé sur Public Sénat.

Ce qui est reproché à M. de Rugy, "est-ce que c'est plus scandaleux ou moins scandaleux que les 300.000 euros qui ont été mis pour la moquette de l'Elysée ? Les 500.000 euros qui ont été mis pour la vaisselle, les 34.000 euros de la piscine de Brégançon ?", a interrogé le député de Seine-Saint-Denis.

"Si je suis hostile à François de Rugy, c'est sur l'écologie", a de son côté affirmé sur France Info François Ruffin (LFI), considérant qu'il mène "une écologie de château".

"Je pense qu'un ministre de la Transition écologique doit incarner la sobriété", être "dans un combat contre les lobbys et dans un combat contre les multinationales", a dit le député, alors que selon Ouest-France M. de Rugy a organisé en mars un dîner avec des lobbyistes du monde de l'énergie.