Pollution à l'échangeur de Bagnolet: des associations réclament des "mesures immédiates"

"Des mesures immédiates" face à l'"urgence" due à la pollution de l'air ont été réclamées par des associations écologistes mardi lors d'une action sous l'échangeur de Bagnolet, structure de béton héritée des années 1960 à l'entrée Est de Paris.

Verdragon, une association écologiste de Bagnolet cofondée par Alternatiba et le Front des mères (collectif des quartiers populaires représenté par la politologue Fatima Ouassak), a réclamé des "mesures immédiates" contre "l'injustice sociale et écologique" sous la bretelle de l'échangeur monumental entre l'A3 et le périphérique parisien qui surplombe la gare routière internationale et le métro. Ce sont 36.000 voyageurs qui y passent chaque jour.

Les projets des élus "ne répondent pas à l'urgence de la situation", a estimé Margaux, représentante d'Alternatiba Paris devant l'épaisse fumée noire dégagée par des fumigènes. "On ne peut pas attendre 2035. Les habitants ici n'en peuvent plus", explique le porte-parole de Verdragon Gabriel Mazzolini. Les activistes mettent en garde contre l'efficacité des projets de grande envergure des autorités, qui tardent à se réaliser, car "à la dernière minute, il n'y a pas d'argent" pour les mener à bien.

Les militants promeuvent des actions à court terme (limitation de la vitesse à 30 km/h, déviations de la circulation, implantation d'espaces verts) contre "l'impact pour la santé physique et mentale des Bagnoletais" qu'a la circulation quotidienne sur l'échangeur de 300.000 véhicules: asthme, maladies respiratoires, cancers.

"Elus, soyez plus fins que les particules", pouvait-on lire sur l'une des affiches portées par les militants, le jour de la publication par Airparif des résultats d'une campagne de mesure qui confirme que le trafic routier est la principale source de pollution aux particules ultrafines d'Ile-de-France, des polluants encore mal connus et non encadrés.

Un groupement de communes d'Île-de-France dont font partie Montreuil et Bagnolet où se situe l'échangeur, Est Ensemble, a été nommé maître d'ouvrage à l'automne 2019 pour définir un projet de transformation des 200 ha marqués par la bétonisation qui s'étendent à l'ombre des tours Mercuriales et où résident 35.000 habitants. Des décisions doivent être prises avant l'été.