Pollution aux résidus de bauxite d'Altéo: mise en demeure du préfet des Bouches-du-Rhône

Le préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout, a mis en demeure l'usine Altéo, exploitant d'un site de beauxite, de mettre immédiatement en oeuvre des mesures contre l'envol de résidus qui avaient pollué des habitations d'un village au nord de Marseille début avril.

"Le site exploité par la société Altéo à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône) a été à l'origine d'un accident pollution de l'air de grande ampleur", écrit le préfet dans un arrêté publié le 3 mai et mis en ligne sur le site internet de la préfecture.

Selon lui "les inspecteurs de l'environnement ont notamment constaté que le système d'abattage des poussières n'était pas mis en oeuvre pour réduire les envols pendant les périodes de vents forts".

Le préfet enjoint donc Altéo, leader mondial des alumines, de mettre en oeuvre "avant le 15 mai 2018" l'arrosage fixe des résidus, et de mettre en oeuvre "dès notification du présent arrêté" l'encroûtage de certaines zones.

Le 8 avril, un très fort vent de Sud et Sud-Est avait soufflé sur la zone d'exploitation du site et poussé des résidus de bauxite sur un lotissement à Bouc-Bel-Air. Le maire de cette commune, Richard Mallié, a porté plainte et une association, Bouc-Bel-Air Environnement, a déposé une main courante à la gendarmerie.

La direction d'Alteo avait assuré avoir entamé l'entretien de l'encroûtage du site, un procédé qui empêche la dissémination des résidus, dix jours plus tôt.

Alteo a cessé fin 2015 ses rejets en mer de "boues rouges", des déchets solides issus de la transformation de la bauxite et désormais stockés à terre, mais déverse toujours dans la Méditerranée des effluents liquides.

bbm/swi