Le préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout, a pris mercredi un arrêté d'urgence demandant à l'usine Altéo de "supprimer les conséquences" d'une pollution aux résidus de bauxite à Bouc-Bel-air, au nord de Marseille, en procédant à un nettoyage.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un très fort vent de Sud et Sud-Est a soufflé sur la zone et poussé des résidus de bauxite d'un site de stockage d'Altéo sur un lotissement à Bouc-Bel-Air. Le maire de cette commune, Richard Mallié, a porté plainte et une association, Bouc-Bel-Air Environnement, a déposé une main courante à la gendarmerie.
Dans son arrêté, le préfet demande à Altéo, leader mondial des alumines et qui exploite le site de bauxite de Gardanne, une commune qui jouxte celle de Bouc-Bel-air, "de mettre en oeuvre, à sa charge (...) les moyens nécessaires pour supprimer dès à présent les conséquences et les nuisances générées par les retombées de poussières sédimentables chez les riverains ainsi que les lieux et équipements publics concernés".
Par ailleurs, "l'exploitant est tenu de transmettre sous quinze jours un rapport d'accident à l'inspection des installations classées", poursuit le préfet. "Un contrôle sera opéré pour vérifier la réalisation des opérations de nettoyage", ajoute le préfet.
La direction d'Alteo a assuré avoir entamé l'entretien de l'encroûtage du site, un procédé qui empêche la dissémination des résidus, dix jours plus tôt. "Malheureusement nous n'avions pas terminé lorsque cet épisode tempétueux du week-end est survenu", avait indiqué Eric Duchenne, directeur industriel et développement durable d'Alteo.
Alteo a cessé fin 2015 ses rejets en mer de "boues rouges", des déchets solides issus de la transformation de la bauxite et désormais stockés à terre, mais déverse toujours dans la Méditerranée des effluents liquides.
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