Pollution au ruthénium: l'IRSN français évoque le complexe russe de Maïak

La mystérieuse pollution radioactive au ruthénium détectée en Europe à l'automne pourrait trouver son origine dans le complexe nucléaire russe de Maïak, a estimé mardi l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français.

"Pour l'IRSN, une hypothèse possible est celle d'un rejet provenant d'un incident survenu lors d'une opération utilisant du combustible irradié refroidi deux ans environ à l'usine de Maïak (Russie) qui est située dans une zone comprise entre la Volga et l'Oural", indique l'institut dans une note d'information.

Certaines mesures sont en effet caractéristiques "d'un combustible usé sorti d'un réacteur nucléaire depuis environ 2 ans", indique-t-il.

Cette localisation semble contredire les autorités russes, qui affirment pour leur part n'avoir détecté aucun incident dans les installations de Dimitrovgrad et de Maïak situées dans la zone identifiée par l'IRSN.

Le complexe nucléaire Maïak avait été touché en 1957 par un des pires accidents nucléaires de l'histoire. Le site sert aujourd'hui de site de retraitement de combustible nucléaire usé.

L'IRSN ainsi que plusieurs autres réseaux européens de surveillance de la radioactivité dans l'atmosphère avaient détecté une pollution radioactive à la fin du mois de septembre.

L'institut français avait identifié son origine "entre la Volga et l'Oural" et fait l'hypothèse d'un rejet issu d'une installation liée au cycle du combustible nucléaire ou de fabrication de sources radioactives. La pollution ne peut en revanche pas provenir d'un réacteur nucléaire ou d'un satellite, selon la même source.

Le ruthénium-106 est un produit de fission issu de l'industrie nucléaire, par ailleurs utilisé pour des traitements médicaux.

Une commission internationale d'experts mise en place par les autorités russes s'est réunie pour la première fois à Moscou le 31 janvier avant une prochaine réunion le 11 avril.

"La commission a décidé de poursuivre ses travaux en analysant dans un premier temps toutes les mesures réalisées ainsi que les conditions météorologiques locales, communiquées par les autorités russes, puis en demandant la réalisation de nouvelles mesures dans la région de Chelyabinsk", indique l'IRSN.

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