Pollution : ArcelorMittal épinglé par l'inspection du travail à Fos-sur-Mer

L'inspection du travail a épinglé ArcelorMittal pour avoir exposé ses salariés à des émanations dangereuses dans son usine sidérurgique de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le géant de l'acier assurant lundi avoir pris des mesures pour y remédier.

Dans un courrier d'octobre 2018, révélé lundi par le site d'investigation Marsactu, l'inspection du travail s'alarme d'une "situation dangereuse avérée" pour certains travailleurs de ce site industriel.

L'administration enjoint à ArcelorMittal de prendre un certain nombres de mesures correctives, après avoir constaté notamment des fuites sur des portes de fours à coke et des émanations de produits chimiques dangereux à des niveaux plusieurs dizaines de fois supérieurs aux normes limites à certains postes, à savoir des cabines d'enfourneuses.

Interrogé, le groupe a assuré lundi à l'AFP porter "depuis de nombreuses années une démarche de prévention pour la santé et la sécurité - nos premières priorités - de toutes les personnes travaillant sur le site" et mener "des actions de fond pour réduire l'exposition et pour protéger les travailleurs".

En ce qui concerne la cokerie en particulier, le groupe souligne avoir "engagé d'importants investissements afin d'adapter nos installations aux normes en vigueur", avec 108 fours sur 126 fours "revenus à des valeurs inférieures" à la valeur limite de rejets. Une "finalisation" des travaux sur les fours restants "est prévue pour le printemps 2019".

L'aciérie, installée près de l'Étang de Berre, une partie des Bouches-du-Rhône très touchée par la pollution industrielle, est déjà dans le viseur de l'État pour ses émanations. Fin décembre 2018, la préfecture lui avait signifié une amende administrative de 15.000 euros pour pollution de l'air. La cokerie et les émissions de benzène étaient déjà en cause.

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