Le syndicat français de la métallurgie (UIMM) a réclamé lundi pour les industriels un "temps" pour remplacer dans leurs procédés les "polluants éternels" ou PFAS, omniprésents dans l'industrie, alors qu'une loi a été votée pour interdire ces molécules dans certains produits comme les cosmétiques.
Auditionné par une commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les "freins à la réindustrialisation", le président de l'UIMM, Eric Trappier, a appelé lundi à "bien regarder", parmi ces milliers de composés chimiques "ceux qui sont dangereux", car "tous ne le sont pas".
M. Trappier, qui dirige également Dassault Aviation, a ensuite appelé à "regarder les protections (...) qu'on pourrait y mettre avant de passer à des interdictions pures et simples" et à "donner le temps du remplacement", sans quoi, une "interdiction rapide" arrêterait "quasiment immédiatement l'industrie", car cette dernière "utilise ces matériaux quasiment dans tous les domaines".
Ces substances chimiques per- et polyfluoroalkylés protègent contre la corrosion, la chaleur, la lumière, ce qui en fait d'excellents isolants, anti-adhérents, anti-taches, ignifuges ou imperméabilisants. Mais ces propriétés font qu'elles s'accumulent aussi avec le temps dans l'air, le sol, l'eau, la nourriture et, in fine, dans le corps humain.
La loi pour "protéger la population des risques" liés aux PFAS, d'origine écologiste, a été promulguée le 28 février.
A compter du 1e janvier 2026, seront notamment interdites "la fabrication, l'importation, l'exportation et la mise sur le marché à titre onéreux ou gratuit" de "tout produit cosmétique" contenant des PFAS. Il en est de même pour les produits de fart (pour les skis), pour lesquels ces interdictions s'appliquent sans exception.
De nombreux points restent cependant à préciser, parmi lesquels la liste des substances sur lesquelles est assise la redevance que devront payer les industriels dont les usines rejettent des PFAS dans l'eau, selon le principe pollueur-payeur.
Le tarif de cette redevance est fixé à 100 euros pour cent grammes.
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