"Polluants éternels" dans l'eau: "Un mail interne sorti de son contexte" regrette l'ARS Occitanie

"Un mail interne (...), sorti de son contexte", a réagi samedi le directeur de l'ARS Occitanie, auprès du quotidien Midi Libre, après la publication par le Canard Enchainé d'extraits d'un de ses courriels suggérant qu'il faudrait arrêter de contrôler les "polluants éternels" dans l'eau.

"Il s'agissait d'un mail interne, n'ayant aucune valeur d'information, qui reprenait une prise de note personnelle et succincte", mail "sorti de son contexte", a assuré Didier Jaffre au journal régional: "C'est d'autant plus regrettable que je suis le garant, avec mes équipes, du contrôle de la qualité de l'eau".

Toute "cette affaire n'a pas lieu d'être et n'aurait pas dû avoir lieu", a-t-il insisté samedi auprès de l'AFP.

Selon Le Canard Enchaîné mercredi, le directeur de l'ARS Occitanie aurait prévenu ses cadres le 23 septembre, que l'eau du robinet "ne doit plus être consommée, mais seulement utilisée pour tout le reste", et qu'il faudrait "donc privilégier l'eau en bouteille".

Concernant la présence dans l'eau de PFAS, ces substances per et polyfluoroalkylées dites "polluants éternels", M. Jaffre aurait également reconnu qu'"il y a des PFAS (...) partout". "Et plus on va en chercher, plus on va en trouver", aurait-il ajouté.

Enfin, toujours selon les extraits publiés par l'hebdomadaire, qui rappelle que le renforcement des contrôles de ces substances dans l'eau sera rendu obligatoire en 2026, M. Jaffre aurait recommandé de ne plus faire ces contrôles: "Le conseil donné (...) est de ne pas les faire", aurait-il conseillé, selon un autre extrait de ce courriel.

"C'est une mauvaise interprétation de mes propos. Non seulement on va continuer à les chercher, mais surtout on renforce notre politique de contrôle", a-t-il affirmé samedi dans son entretien à Midi Libre.

Suite à l'article du Canard Enchaîné, un député du Rassemblement national du Gard, Yoann Gillet, a saisi la justice pour qu'elle "fasse la lumière" sur la présence éventuelle de "polluants éternels" dans l'eau du robinet. Mais "il est trop tôt" pour s'avancer sur la suite de cette procédure, a précisé vendredi le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Bélargent.

Les PFAS peuvent se retrouver dans des rejets industriels et des sites d'enfouissement et ainsi contaminer différentes sources d'eau. En cas d'exposition sur une longue période, ils peuvent s'accumuler dans le corps humain.