Polluants éternels: bientôt des tests sanguins dans la métropole de Lyon

Quelque 300 personnes de la métropole lyonnaise vont participer d'ici à la fin de l'année à une campagne de prélèvements sanguins et de questionnaires dans le cadre d'une étude épidémiologique visant à mesurer leur exposition aux polluants éternels (PFAS), a annoncé vendredi la Métropole de Lyon.

Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont une famille de produits chimiques synthétiques qui mettent énormément de temps à se décomposer et peuvent agir sur la santé.

La campagne est l'aboutissement d'une série d'ateliers entre octobre 2023 et janvier 2025 dans le sud du territoire métropolitain, précise la collectivité dans un communiqué, une des zones parmi les plus touchées en France par la pollution aux PFAS, liée à la présence d'une importante plateforme chimique où sont installés les industriels Arkema et Daikin, qui utilisent depuis longtemps des PFAS.

Le projet "entre dans sa phase de réalisation" avec "dans un premier temps, le recrutement du panel représentatif de la population", explique la Métropole.

Menée par l'Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions et subventionnée par la Métropole de Lyon et ses partenaires, dont l'Agence régionale de santé (ARS), l'étude cible en priorité les résidents autour de la plateforme chimique de Pierre-Bénite (Rhône), et ceux notamment des communes de Grigny, Givors et Solaize.

D'ici à novembre, quelque 3.000 habitants sont invités à confirmer leur participation avant une sélection fondée sur des critères d'"âge, (de) sexe, (de) non contre-indication médicale", soit 300 adultes et enfants à l'issue du processus, selon le document.

"Une fois le panel sélectionné, la campagne de prélèvements sanguins devrait débuter d'ici la fin de l'année 2025 (...)", est-il précisé.

Quelque 32 molécules de PFAS seront recherchées dans leur organisme, l'objectif étant de mesurer leur présence ainsi que "de potentiels impacts sur la santé".

Utilisés dans de nombreux objets pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou leur résistance à la chaleur, les PFAS peuvent avoir des effets délétères sur la santé (taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement des foetus).

L'Union européenne compte mettre sur la table en 2026 une proposition d'interdiction des PFAS dans les produits de consommation courante (boîtes à pizza, vêtements), assortie d'exceptions pour des secteurs jugés indispensables, dans le domaine médical notamment.