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Politique

Vols intérieurs courts: les députés d'accord pour leur suppression

Les députés ont donné un premier aval dimanche en commission à la suppression de certaines lignes aériennes intérieures, en cas d'alternatives en train de moins de 2h30, après un vif débat et des voix divergentes jusque dans la majorité. 

Des exceptions pour les trajets en correspondances seraient toutefois possibles, selon l'article 36 du projet de loi climat, examiné en commission et attendu dans l'hémicycle fin mars.

Alors que les écologistes jugent la mesure insuffisante, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a défendu la "philosophie du gouvernement": "décarboner" tout en protégeant la "liberté fondamentale de se déplacer" et la "cohésion des territoires".

Le co-rapporteur Jean-Marc Zulesi (LREM) a lui aussi revendiqué le "bon équilibre" de l'article, qui ferait de la France le "premier pays à acter dans la loi" une telle mesure. Dans la majorité, certains élus MoDem comme Nicolas Turquois ont réclamé la suppression de cet article. Avec la crise sanitaire, "on a une filière qui a les deux genoux à terre, n'est tenue que par les subsides publics", a-t-il insisté en évoquant les menaces pour les emplois dans sa circonscription de la Vienne, chez Thalès.

"Je crains que nos discussions ne soient décalées" par rapport à la crise du secteur, l'a rejoint Martial Saddier chez LR, demandant en vain de repousser dans le temps cette suppression de vols. A l'inverse, l'écologiste Delphine Batho ou l'insoumise Sabine Rubin ont réclamé de respecter la proposition de la Convention citoyenne pour le climat: supprimer les vols intérieurs dès qu'une alternative existe en moins de 4h, et non pas 2h30.

Débat capital

Pour Delphine Batho, le "débat capital" est la "décroissance du secteur aérien", alors que le projet de loi ne concerne pas des lignes comme "Paris-Marseille". Avec le texte gouvernemental, ce sera la fin des Orly-Nantes, Orly-Lyon et Orly-Bordeaux, qui représentaient en 2019 quelque 4 % des voyages aériens intérieurs hors DOM-TOM et Corse, soit 1,1 million de passagers, selon le cabinet spécialisé Archery Consulting.

Les lignes Paris-Rennes et Lyon-Marseille seraient aussi concernées selon Réseau Action Climat, mais pas les lignes les plus émettrices Paris-Nice, Paris-Toulouse et Paris-Marseille.

Le texte entérine surtout l'existant, puisque le gouvernement avait contraint Air France à renoncer à ces liaisons en contrepartie d'un soutien financier en mai 2020. Le projet de loi interdira aux concurrents de s'engouffrer dans la brèche. Auparavant, Delphine Batho avait provoqué un vif débat en décrivant l'avion "sans conteste comme le mode de transport le plus climaticide", un terme aussitôt critiqué par la majorité.

"Mesurons les propos que nous allons tenir sur l'aérien, les personnes qui travaillent dans l'aérien ne sont pas des criminels" et c'est un secteur "dans la mouise" à cause de la crise sanitaire, a insisté le député LREM Guillaume Kasbarian.

Avec AFP. 

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