Politique de la ville: un comité interministériel des villes aura lieu le 17 avril

Un comité interministériel des villes (CIV) aura lieu le 17 avril à Montpellier, a annoncé jeudi la ministre déléguée à la Ville Juliette Méadel, en réponse à "l'appel d'Epinay" lancé conjointement par sept associations d'élus locaux.

Education, sécurité, logement, santé, emploi, cohésion sociale... cette instance réunie sous la houlette du Premier ministre doit permettre de définir les nouvelles priorités de la politique de la ville, pensée pour résorber les inégalités entre les quartiers prioritaires (QPV) et le reste du territoire.

Un an et demi après le dernier CIV à Chanteloup-les-Vignes, sans cesse repoussé après les émeutes de l'été 2023, la ministre a annoncé la relance du processus, très attendue par les élus locaux.

Trois réunions de consultation se tiendront en amont le 17 mars avec le monde associatif, le 28 mars avec les représentants du monde économique et les bailleurs sociaux, et le 3 avril avec les associations d'élus.

Juliette Méadel répondait au cri d'alarme lancé jeudi par sept association d'élus sur le creusement des inégalités territoriales et la paupérisation croissante des quartiers populaires.

"Nous craignons particulièrement l'extinction silencieuse de la politique de renouvellement urbain alors même que les attentes n'ont jamais été aussi grandes pour transformer nos quartiers", a averti Gilles Leproust, président de Ville et Banlieue.

L'association a appelé le gouvernement à se doter d'une "feuille de route interministérielle" obligeant chaque ministère à évaluer les crédits consacrés aux quartiers prioritaires et à "assortir, pour chaque ministère, des objectifs chiffrés de réduction de l'inégalité des chances à l'échelle territoriale".

Lors du dernier CIV, Elisabeth Borne, alors Première ministre, avait annoncé ne plus vouloir attribuer de logements aux ménages bénéficiant du droit au logement opposable dans ces quartiers, au nom de la mixité sociale, une mesure qui avait ulcéré à gauche.

Les 84 mesures annoncées n'ont pas toutes pu être mises en oeuvre, a reconnu d'emblée Mme Méadel, disant préférer pour le prochain rendez-vous "quelques priorités ramassées" au lieu d'une "tonne de mesures très compliquées à mettre en oeuvre".

La ministre a réaffirmé ses trois priorités, notamment l'amélioration du cadre de vie, avec l'instauration d'un "comité de suivi" tous les trois mois pour suivre les obligations des bailleurs sociaux en matière d'entretien.

Les deux autres priorités sont l'enfance et l'adolescence, avec la poursuite des "cités éducatives" et la mise en place d'accueils psychologiques pour les jeunes, ainsi que le développement économique des quartiers, à travers la massification du micro-crédit pour les femmes.