Plus de paysans pour une agriculture durable, plaide la nouvelle porte-parole de la Confédération paysanne

La Confédération paysanne maintient son objectif "extrêmement ambitieux" de voir la France peuplée d'un million de paysans en 2050, a déclaré mercredi la nouvelle porte-parole du troisième syndicat agricole qui compte d'abord stopper la décrue des effectifs.

"Notre objectif, c'est que, dans les deux ans qui viennent, chaque départ soit remplacé et après, d'inverser cette courbe pour être plus nombreux", a expliqué Laurence Marandola, au cours de la première conférence de presse du nouveau secrétariat national, élu la veille par les militants.

La sécurité sociale des agriculteurs (MSA) recense environ 430.000 chefs d'exploitation.

"Les défis qui se présentent à nous sont colossaux", a affirmé l'agricultrice de l'Ariège qui prend la suite de Nicolas Girod, sur un poste occupé dans le passé par l'ancien leader paysan José Bové.

La Confédération paysanne, fondée en 1987, entend notamment "faire évoluer les politiques publiques en matière agricole et alimentaire" et "libérer les paysans et la société du carcan néolibéral qui broie des paysans".

Le syndicat s'inquiète ainsi de l'adoption mardi, par le Sénat à majorité de droite, d'une proposition de loi qui cherche à rendre l'agriculture française plus compétitive, notamment par la modération des charges sociales et des contraintes environnementales.

"Si elle venait à être adoptée, elle fragiliserait grandement la possibilité d'être paysan et de continuer à produire de façon durable demain", a estimé Laurence Marandola.

Le texte, qui a peu de chances de prospérer en l'état, consacre le caractère d'intérêt général majeur des ouvrages de prélèvement et de stockage de l'eau - dont font partie les controversées "méga-bassines" auxquelles s'oppose la Confédération paysanne.

"L'intérêt général, c'est d'améliorer le stockage dans les nappes phréatiques pas d'organiser le pillage", a dénoncé Nicolas Fortin, secrétaire national et paysan dans la Vienne, critiquant la "fuite en avant d'un système".

Laurence Marandola, 54 ans, élève des lamas, cultive des pommiers, mais surtout des plantes aromatiques et médicinales dans sa ferme bio des montagnes ariégeoises où elle s'est installée en 2006 sans être issue du monde agricole, après "une grosse quinzaine d'années" à accompagner "des luttes paysannes en Amérique du Sud".

En un an, les visages des principaux syndicats agricoles français ont été renouvelés, avec Arnaud Gaillot (Jeunes agriculteurs) arrivé en juin, Véronique Le Floc'h (Coordination rurale) en décembre et Arnaud Rousseau (FNSEA, majoritaire) en avril.