Plan vélo: l'Etat aidera à pérenniser les pistes cyclables temporaires

Le gouvernement, qui a triplé le fonds créé pour encourager la pratique du vélo, aidera par ailleurs les collectivités à pérenniser les pistes cyclables temporaires mises en place dans le cadre du déconfinement, a indiqué vendredi la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne.

"Il y a mille kilomètres de pistes cyclables temporaires qui sont déployés grâce aux collectivités territoriales (...) Je veux encourager très fortement les élus à poursuivre la dynamique (...) l'Etat accompagnera les collectivités pour qu'elles pérennisent ces pistes", a indiqué Mme Borne lors d'une conférence de presse diffusée via Twitter.

Le gouvernement a lancé un ambitieux "plan vélo" destiné à encourager les déplacements en vélo dans la phase de déconfinement entamée le 11 mai, afin d'éviter un report massif des transports en commun sur la voiture. Ces efforts sont accompagnés par l'aménagement dans de nombreuses villes de nouvelles pistes cyclables.

"Un appel à projets du +Fonds de mobilité active+ (mis en place en 2018, NDLR) sera lancé en juin pour aider les collectivités qui en auraient besoin à transformer les pistes temporaires en pistes définitives", a expliqué Mme Borne.

Par ailleurs, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé vendredi qu'il allait doter "d'un milliard d'euros supplémentaire" un fonds (dotation de soutien à l'investissement local) pour accompagner les investissements "verts" des communes: "Bien évidemment, les pistes cyclables en font partie", a martelé Elisabeth Borne.

Dans un exemple largement médiatisé, une piste cyclable a cependant été retirée en début de semaine sur l'une des principales artères de Marseille juste après son installation, faute "d'avoir trouvé son public", selon la métropole.

"Ces pistes temporaires ont été mises en place dans l'urgence, leur tracé peut encore faire l'objet d'évolutions (...) il n'y a pas eu forcément toutes les concertations en amont (...) mais ce n'est pas une bonne idée de se dire maintenant +on va repousser le vélo pour laisser plus de place à la voiture+", a commenté Mme Borne.

- "Retour de balancier" -

"On commence à avoir le retour de balancier, avec un certain nombre d'aménagements qui sont défaits - d'où l'importance d'insister sur la pérennisation", a abondé à ses côtés Pierre Serne, conseiller régional EELV d'Ile-de-France et président du Club des villes cyclables.

Elisabeth Borne avait annoncé jeudi que le gouvernement porterait à 60 millions d'euros le fonds créé fin avril pour encourager la pratique du vélo.

Initialement doté de 20 millions d'euros, ce fonds permet de financer une aide de 50 euros pour la remise en état d'un vélo au sein d'un réseau référencé de réparateurs. Il sert aussi à financer des places de stationnement temporaires et des formations pour apprendre à rouler à vélo.

"Plus de 70.000 vélos ont été réparés" jusqu'à présent, a indiqué Mme Borne, qui avance l'objectif d'un million de vélos remis en état fin 2020.

Si "les réparateurs rencontrent un public nouveau", Olivier Schneider, président de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), a aussi reconnu vendredi "des difficultés et des lenteurs": "nous travaillons à la simplification de la plateforme" dédiée, a-t-il assuré.

"Dès la semaine du 11 mai, la fréquentation cyclable a augmenté de 27 % en milieu urbain, 138 % dans le périurbain et 197 % dans les zones rurales par rapport à l'avant-confinement", mentionne par ailleurs une tribune publiée vendredi dans Ouest France et cosignée par Mme Borne, appelant à instituer un mois de mai dédié au vélo.

Enfin, l'Etat "doublera toute aide d'une collectivité pour l'achat d'un vélo à assistance électrique jusqu'à 200 euros nets supplémentaires" afin d'"augmenter le nombre de ménages modestes qui peuvent en bénéficier", a annoncé Mme Borne.

jug/mig/sp

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