Les députés LFI ont avancé jeudi, jour de présentation d'un "plan eau" par Emmanuel Macron, leurs propres pistes pour "protéger l'eau", en prônant une "bifurcation" pour l'agriculture et les énergies.
"Le modèle d'agriculture intensive pose de graves déséquilibres par l'accaparement de cette ressource et la perturbation du cycle de l'eau", écrivent-ils dans un livret de 40 pages, publié après les affrontements violents samedi à Saint-Soline (Deux-Sèvres) autour de projets controversés de réserve d'eau pour l'irrigation agricole.
Les insoumis, emmenés sur le sujet par le député Gabriel Amard, veulent "un plan national visant à accompagner l'ensemble des agriculteurs et agricultrices dans la bifurcation écologique de l'agriculture, l'adaptation au changement climatique et la sortie de l'élevage industriel".
Le groupe politique dirigé par Mathilde Panot réclame aussi une "bifurcation énergétique" car "le parc atomique est le deuxième plus gros consommateur d'eau douce en France, derrière l'agriculture". Selon de nouveaux chiffres publiés mercredi par le ministère de la Transition écologique, le refroidissement des centrales ne représente plus que 12% de la consommation totale, derrière l'agriculture (58%) et l'eau potable (26%).
"Les centrales nucléaires impactent également la qualité de l'eau, par l'échauffement de l'eau à proximité par les rejets et la pollution radioactive et chimique des milieux aquatiques", souligne LFI.
Parmi leurs autres pistes, les députés entendent "garantir le droit à l'eau", via "la gratuité des premiers mètres cubes d'eau indispensables à la vie" et une "tarification progressive et différenciée selon les usages".
Pour "préserver la quantité d'eau", ils veulent "réaffirmer la hiérarchie des usages de l'eau", "réduire les pertes" avec un "plan d'investissement dans les canalisations, avec un volet particulier pour les Outre-mer", et encore "prévenir les consommations ostentatoires" comme avec les golfs, canons à neige, et piscines individuelles.
Enfin, pour la qualité de l'eau, les insoumis réclament de "renforcer les moyens et les objectifs de l'assainissement public" et veulent agir sur les sources de pollution.
Jeudi dans les Hautes-Alpes, Emmanuel Macron doit dérouler une cinquantaine de mesures pour réduire les gaspillages et mieux utiliser l'eau.