Plan eau: le gouvernement promet 180 M EUR par an pour résorber les fuites en France

Le gouvernement veut mobiliser 180 millions d'euros par an pour résorber "en urgence" les fuites d'eau en France dans les points les plus sensibles, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron dans le cadre d'un vaste "plan Eau" destiné à améliorer la gestion de cette ressource menacée par le réchauffement climatique.

En France, "un litre d'eau sur cinq est perdu en raison des fuites, c'est inacceptable", a déclaré M. Macron jeudi lors d'un déplacement à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes), ajoutant que dans certaines zones cela atteint même un litre sur deux.

"C'est une situation aberrante qu'on doit corriger en urgence", a estimé le président, jugeant que cela est "le fruit d'un sous-investissement historique".

Pour y répondre et accompagner les territoires les plus vulnérables, 180 millions d'euros par an "d'aides supplémentaires des agences de l'eau seront dédiés au petit cycle de l'eau" dès 2024, est-il indiqué dans le plan.

Des fonds qui "seront confirmés chaque année pour résorber les points noirs et nous permettre d'avancer", a ajouté M. Macron. Le plan précise que ces aides aux collectivités seront "conditionnées à des objectifs de performance de gestion de leur patrimoine".

Ces "points noirs", où les taux de fuite sont supérieurs à 50%, sont au nombre de 170 en France, indique l'exécutif.

Les communes concernées sont principalement situées dans l'est ou dans le sud de la France, selon la liste officielle consultée par l'AFP.

On trouve notamment de telles fuites dans sept collectivités en Haute-Saône, neuf en Haute-Corse, dans le Gard et dans les Hautes-Alpes - dont Savines-le-Lac -, dix dans les Hautes-Pyrénées, 11 dans les Vosges et 14 dans les Pyrénées-Orientales, département particulièrement touché par les déficits de pluies et la sécheresse depuis plus d'un an.

A onze endroit, les fuites dépassent même les 75%.

Des travaux de sécurisation seront également réalisés dans les 2.000 communes qui se sont retrouvées proches d'une situation de rupture d'approvisionnement en eau potable lors de la sécheresse de l'été dernier.

Ces investissements visent plus globalement à moderniser les réseaux de transports de l'eau en France, qui pour la plupart datent des années 50 ou 60, avec pour objectif "d'organiser la sobriété au plus près des territoires".

En octobre 2022, une étude économique mandatée par l'Union des Industries de l'Eau (UIE) chiffrait à 4,6 milliards d'euros les besoins annuels supplémentaires pour moderniser et décarboner les infrastructures de l'eau, de l'assainissement et de la récupération des eaux de pluie.

L'été dernier, un document de l'Observatoire des services publics d'eau et d'assainissement et de l'Office de la biodiversité (OFB) indiquait que plus de 937 millions de mètres cubes d'eau avait été perdus sur l'année 2020 en raison des fuites, soit "l'équivalent de la consommation annuelle d'environ 18 millions d'habitants".

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.