Plan Deeptech: les créations annuelles de start-up ont doublé depuis 2019

Plus de 1.300 start-up à haut degré d'innovation technologique ont été créées en France depuis le lancement du plan Deeptech en 2019, portant à 2.170 le nombre de ces entreprises spécialisées dans le pays, selon un bilan publié jeudi par Bpifrance.

Ce bilan dressé par la banque publique d'investissement indique que le nombre de ces jeunes pousses créées chaque année a doublé, passant de 168 en 2018 à 340 en 2023.

En tête des investissements: les secteurs de la santé (23%), de l'énergie (18%) et de l'agro-industrie (10%).

Les start-up de la tech française ont enregistré une hausse de 38% des investissement en 2023 par rapport à 2022, pour un montant total de 4,1 milliards d'euros, dans un contexte global de marché dégradé et d'investissements en recul.

"Soit quatre fois plus qu'il y a cinq ans", s'est félicité Paul-François Fournier, directeur exécutif de l'innovation de Bpifrance, lors d'une conférence de presse. Il a dit espérer que la baisse des taux d'intérêt s'accompagne d'un retour des investissements en Europe.

Le bond annoncé jeudi dans les créations est en grande partie attribuable à l'action de Bpifrance, qui a réorienté massivement ses investissements vers le secteur de la deeptech, pour 493 millions d'euros en 2023, soit 75% de ses investissements sur l'année, auxquels s'ajoutent 397 millions d'euros en souscription de fonds, pour un total de 890 millions d'euros.

"Nous sommes à mi-chemin de nos ambitions" pour le plan Deeptech lancé en 2019 par l'Etat, avec l'objectif de faire de la France un leader mondial dans le secteur de l'innovation de rupture, a déclaré Paul-François Fournier.

Ce plan prévoit de favoriser la création de 500 start-up et 50 sites industriels par an à l'horizon 2030, ainsi que l'émergence de dix licornes (du nom de ces entreprises non côtées en Bourse valorisées à plus d'un milliard d'euros) d'ici à 2025.

C'est le cas de la start-up Verkor, entreprise grenobloise fondée en 2020 et spécialisée dans la production de batteries de voitures électriques, dont la giga-usine a été inaugurée dans le nord de la France en novembre 2023, après la levée de 2,2 milliards d'euros.

La France est ainsi remontée en 2023 à la deuxième place des investissements dans le secteur de la deeptech en Europe (qu'elle occupait avant 2019), presque ex aequo avec le Royaume-Uni, après avoir occupé la quatrième place en 2021, puis la troisième en 2022, rattrapée par la croissance des investissements en Allemagne et en Suède.

L'Etat, Bpifrance et d'autres acteurs publics espèrent ainsi porter la réindustrialisation du pays, et peut-être un jour concurrencer les Etats-Unis, le Royaume-Uni et Israël, "dont les écosystèmes de la deeptech restent "plus matures", selon Paul-François Fournier.

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