Le plan de relance de la filière aéronautique devrait comprendre un fonds de soutien aux entreprises, des investissements en recherche-développement ou encore un mécanisme de "prime à la casse" pour les avions les plus polluants, a préconisé lundi le député Mickaël Nogal.
Le député LREM de Haute-Garonne, chargé de mener des consultations auprès des acteurs d'une filière mise à mal par la crise née de l'épidémie de Covid-19 a remis lundi sa première contribution au secrétaire d'État aux Transports, à la veille de la présentation du plan de relance à Bercy.
Rappelant que tout dispositif de soutien à une filière qui emploie 200.000 personnes en France dépendra du redémarrage du trafic aérien, Mickaël Nogal appelle à la mise en place d'un fonds de soutien aux sous-traitants, pour beaucoup des PME et entreprises de taille intermédiaire.
La trésorerie de ces derniers est fragilisée par les baisses de cadence décrétées par les avionneurs qui voient les compagnies aériennes multiplier les demandes de reports de livraisons.
Ce fonds, financé "à hauteur d'un milliard d'euros", devrait être abondé par les donneurs d'ordre, les opérateurs publics (Bpifrance, Banque des territoires) et des investisseurs privés, propose-t-il dans son rapport que l'AFP a consulté.
"Quel que soit le gestionnaire de ce fonds, il faut qu'il soit mobilisé rapidement, c'est un point de vigilance" en raison de la fragilité de certaines entreprises, a-t-il affirmé à l'AFP.
Il permettrait également de se prémunir contre les "risques de prédation étrangère". Le député préconise d'ailleurs d'inclure la filière aéronautique dans la liste des domaines où les investissements étrangers en France sont contrôlés et de prolonger le seuil de déclenchement du contrôle à 10% de participation jusqu'à fin 2022. Bercy l'a abaissé de 25% à 10% jusqu'à la fin de l'année.
Le député préconise également de "sanctuariser" les investissements en recherche-développement vers "l'avion vert et digital", poste budgétaire dans lequel les entreprises ont tendance à tailler en période de difficulté.
Il défend notamment l'idée d'une "prime à la casse", qui devrait être portée au niveau européen, pour inciter les compagnies dotées d'avions vieillissants et plus polluants à renouveler leur flotte afin de donner de la charge aux industriels, et de mettre en place une filière de démantèlement et de recyclage des appareils.
Enfin, le député toulousain demande à Airbus de confirmer son projet d'implanter une ligne d'assemblage pour l'A321 à Toulouse, annoncé en janvier, mais suspendu en raison de la crise.
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